Monaco-Matin

À l’ombre de l’art et des ruelles du Cannet

Le Vieux-Cannet se découvre presque par hasard alors qu’il recèle de nombreuses pépites patrimonia­les, artistique­s, artisanale­s et gourmandes. Flânons donc dans ce village en ville.

- AURORE HARROUIS aharrouis@nicematin.fr PHOTOS FRANZ CHAVAROCHE

On hésite. Est-ce une petite pépite, injustemen­t méconnue des Azuréens ? Ou bien un secret, savamment gardé par ses habitants ? Allez savoir... Toujours est-il que quand on cogite à une idée de balade, de flânerie urbaine, le Vieux Cannet figure assez peu en tête de la short list. Magnifique village dans la ville, il égrène pourtant de jolies découverte­s à faire au gré (et au frais) de ses ruelles.

Le mieux étant parfois de commencer par le commenceme­nt, on s’attarde en premier lieu devant la chapelle Saint-Sauveur. Ce petit bijou du XIVe siècle a revêtu une importance capitale pendant des siècles : son tocsin avertissai­t les habitants des événements importants de la commune. Un lanceur d’alerte d’antan, en somme. En 1989, le peintre Théo Tobiasse y a entré son art, créant une fresque intitulée « la vie est une fête ». Notre promenade le sera tout autant. En quittant ce lieu propice au recueillem­ent, il est possible d’emprunter la rue Saint-Sauveur, celle qui mène à la place Bellevue. Longue, majestueus­e, profilée, elle recèle tout le charme et le caractère des vieilles pierres.

Des artistes et artisans y ont installé leurs ateliers. De temps en temps, en jetant un oeil par une porte ou au travers d’une vitrine, on peut les voir travailler et discuter avec eux. Il y a un luthier, un lunetier d’art, un ébéniste, des créateurs de bijoux...

À regarder les fenêtres des maisons, l’on s’aperçoit qu’elles sont de moins en moins grandes lorsqu’on monte les étages.

Celles du haut sont appelées les attiques. C’était, aux siècles passés, les appartemen­ts des serviteurs.

Vous voilà sur la place Bellevue. Devant, Sainte Philomène (ouverte au culte en 1882) jouxte le musée Bonnard, inauguré en 2011. Entre cyprès et palmiers, cet agencement stylé de bois, pierre, verre, fer compose un tableau harmonieux. Témoignage révolution­naire d'une époque révolue qui abrite certaines des trois cents oeuvres qu’a composées le peintre nabi sur cette terre d'oliviers et d'orangers dans son atelier de la villa Le Bosquet. Chaque année, il y peignait inlassable­ment son Amandier en fleurs. Pourtant, sur la gauche de Bellevue,

c’est un oranger (du patrimoine) qui se dresse là. Cette fresque réalisée par Amooghi Saraf, en 1990 représente l’arbre généalogiq­ue de 140 familles Fondatrice­s de la commune.

À l’opposé, le jeune homme qui admire la vue panoramiqu­e qui s’ouvre par temps dégagé sur les îles de Lérins, la baie de Cannes et le Massif de l’Estérel, c’est Victorien Sardou, l’auteur de comédie de moeurs. Il a passé beaucoup de temps au Cannet. À sa santé, on trinque aujourd’hui sur la place. Continuer la balade consiste à redescendr­e vers le boulevard Sadi Carnot, pour rejoindre l’église Sainte-Catherine, les jardins du Tivoli et admirer la tour des Calvys, qui servit de refuge avant la création d’un habitat permanent. On croise une fresque de Peynet. Un portrait géant de Bonnard. Sans trop chercher le droit chemin, on se perd au hasard du labyrinthe de ruelles étroites, au gré de ces escaliers tortueux et torsadés. Partout, des arbres, des plantes, des fleurs, des jardins cachés au parfum d'éden...

 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Monaco