Monaco-Matin

Joaquín Sorolla les lumières en ressac

Jusqu’au 1er novembre, au Centre d’art de l’Hôtel de Caumont à Aix-en-Provence, découvrez ce peintre espagnol amoureux de la lumière.

- FRANÇOIS BAILLE fbaille@nicematin.fr

Il avait l’habitude de placereson chevalet sur la côte espagnole méditerran­éenne. Ce peintre de la fin du XIX et du début du XXe siècles était l’homme de la lumière d’une fin de journée. Joaquín Sorolla, né en 1863 à Valence en Espagne, a construit sa réputation à travers son regard mélancoliq­ue sur le monde qui l’entourait. L’artiste « orphelin » enchaînaie­nt les tableaux. Il aimait immortalis­er la beauté d’un coucher de soleil ou le retour d’une pêche miraculeus­e. Ses toiles chargées

‘‘ de contrastes et de scènes ordinaires sont à découvrir au Centre d’art de l’Hôtel de Caumont à Aix-en-Provence jusqu’au 1er novembre.

Sur la plage, ses personnage­s deviennent des modèles attendriss­ants, souvent pensifs pendant que d’autres, à la force des bras, remontent les embarcatio­ns sur la terre ferme. Pas de voyeurisme mais une attention toute particuliè­re au quotidien de cette époque ou l’on travaillai­t dur pour gagner peu.

Primé lors de l’Exposition universell­e de Paris en 

Sorolla était un génie de la compositio­n artistique. Il faisait d’ailleurs partie des artistes qui avaient remporté le Grand Prix de l’Exposition universell­e de Paris en 1900. Bien soutenu par sa famille, le peintre adorait avoir les siens autour de lui. La chaleur de son épouse Clotilde et de ses enfants lui insufflait l’énergie créative d’une enfance abandonnée.

Sa femme aura d’ailleurs été sa muse, durant toute sa carrière, mais aussi son socle indestruct­ible.

Affilié à Vélasquez et Goya

Dans les salles du Centre d’art de l’Hôtel de Caumont, on avance à pas feutré, bien protégé par son masque. L’ambiance se veut tamisée mais grâce à un judicieux jeu de lumières, les toiles du maître rayonnent. On entendrait presque le perpétuel ressac tapissant le sable méditerran­éen. Nageurs, plongeurs, pêcheurs et rêveurs se partagent les immenses criques d’été. Et les voiles latines se gonflent avec les brises marines. Souvent affilié à Vélasquez et Goya, son style demeure unique et fascine les passionnés d’un art du « dehors ». « Rien n’est immobile dans ce qui nous entoure. Il faut peindre vite pour ne rien perdre du fugace que l’on ne retrouvera plus », confiait Joaquín Sorolla. Sa passion au service de l’émotion. Et voilà les rivages d’une Méditerran­ée sauvage devenus éternels.

Rien n’est immobile dans ce qui nous entoure”

Joaquín Sorolla, Lumières espagnoles.

Hôtel de Caumont. 3, rue Joseph-Cabassol, à Aix-en-Provence. Jusqu’au 1er novembre Ouvert tous les jours de 10 h à 19 h. Tarifs : 14,5 €, réduit 11.5 € , 10 € (de 7 à 25 ans), gratuit pour les moins de 7 ans. Rens. 04.42.20.70.01. www.caumont-centredart.com

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