Grandes manoeuvres anti-chauffards sur l’A
Voitures banalisées, hélicoptère... Les gendarmes de l’escadron de sécurité routière ont employé les grands moyens dès hier pour prévenir les drames en ce week-end classé rouge FESTIVAL DÉPARTEMENTAL GRATUIT
La Peugeot 308 se faufile incognito dans le flux d’une circulation déjà dense, hier vers 16 heures. Six voitures banalisées comme celle-ci sillonnent l’A8 dans les deux sens entre Antibes et Menton. Un hélicoptère a été appelé à la rescousse, notamment pour surveiller les poids lourds dans l’une des descentes les plus dangereuses de France, celle de Crémat. « En tout, nous avons trente hommes sur le terrain », précise le capitaine David Roussel, numéro deux de l’Escadron de sécurité routière. Le confinement a eu le mérite de faire baisser le nombre de morts sur les routes. Il n’a pas réussi à changer les comportements de certains. Quelques minutes de patrouille à peine et le lieutenant Frédéric Bach place le gyrophare bleu sur le toit de la Peugeot 308. L’adjudantchef
Franck Noterman au volant dépasse un motard immatriculé à Monaco, en short et polo, invité à sortir à Nice-Nord. De nationalité belge, le motard est équipé d’une impressionnante botte-attelle. Pas l’idéal pour maîtriser une 1200 cm3 sur autoroute ! Il s’en tire avec une amende de 22 euros payée sur-le-champ.
Pas le temps de souffler, le gendarme embarqué dans l’hélico intervient. Il signale un camion qui a doublé dans la descente de Crémat, ce qui est strictement interdit. « On a même déjà surpris des 44 tonnes en roue libre, précise le lieutenant Bach. De vraies bombes roulantes. »
« Je me suis comporté comme un connard »
A ce moment, une Mercedes double comme une fusée, colle la voiture qui la précède. Appels de phares pour marquer son empressement.
Le gyrophare est de nouveau de sortie. La 308 peine mais finit par rattraper l’automobiliste qui tutoie les 140. « Je me suis comporté comme un connard », admet le jeune ingénieur antibois, invité à présenter ses papiers.
Sur son smartphone, l’adjudant-chef constate que cet automobiliste a tendance à rouler trop vite. Six infractions en attestent. Le lieutenant Bach le sermonne. « Pour la vitesse, vous aurez 90 euros à payer. Vous n’aurez pas de points enlevés puisque nous avons relevé l’infraction à la volée. En revanche, pour le non-respect de la distance de sécurité, c’est trois points en moins. » L’automobiliste fautif fait amende honorable, une fois n’est pas coutume. En revanche, le test salivaire de dépistage des stupéfiants l’angoisse. « J’ai fumé il y a une semaine », confie-t-il, mal à l’aise. Après cinq minutes d’attente, l’automobiliste pousse un ouf de soulagement : le taux de substance active du cannabis n’est plus significatif : le test est négatif. Il peut reprendre le volant.
Il fuit à pied à la vue des uniformes
L’adjudant-chef reprend l’autoroute en direction du péage de Saint-Isidore. Une Renault Clio a été abandonnée en pleine voie. L’hélicoptère piste l’automobiliste qui, à la vue des uniformes, a préféré prendre la poudre d’escampette. Il est à pied sur la rive du fleuve.
Vol stationnaire au-dessus du fuyard, qui finit par s’allonger, bras en croix, en signe de reddition. Les gendarmes le menottent. L’homme serait en situation irrégulière et n’a pas de permis. La voiture, fouillée, ne présente rien d’anormal et n’est pas signalée volée. L’individu est placé en garde à vue. 18 h : l’hélico part faire le plein à l’aéroport mais les chauffards restent sous surveillance. « Tout le week-end, nous seront présents », prévient le capitaine Roussel tout en enfourchant sa moto. Déjà trente infractions (dont sept pour usage de téléphone au volant) ont été relevées.