Monaco-Matin

Lyon en demie après son exploit contre Manchester City (-)

Toujours aussi présente au théâtre et à la télévision, l’actrice Césarisée pour L’Étoile du Nord a donné lecture des Promesses de l’aube à Villeneuve. Fanny Cottençon a plutôt tenu les siennes

- ALEXANDRE CARINI acarini@nicematin.fr

Aux yeux du grand public, elle a trop souvent conservé cette image de jolie blonde, un peu fofolle, parfois légère. Une Tête à claques pour donner réplique au roi des cons dans des comédies de Francis Perrin, mais Tout le monde peut se tromper . Car la Fanny de comédie fut aussi femme de drame. « J’ai toujours adoré les deux, faire rire comme raconter des histoires plus sensibles », constate celle qui a lu Les promesses de l’aube pour le Festival des mots. À l’hôtel Aston de Nice, on la rencontre, forcément À gauche, en sortant de l’ascenseur.

Et son histoire personnell­e d’actrice a débuté presque comme l’un de ces quiproquos, dans une farce à la Pierre Richard. « Je suis entrée un jour au Conservato­ire, parce qu’une copine avait passé le concours un an auparavant, et je me suis dit : tiens, qu’est-ce que c’est ?, raconte l’intéressée. Mais dès que j’ai commencé, c’est devenu une évidence, comme E.T. qui rentre à la maison ! ».

Le cinéma est naturellem­ent venu à elle, même si le chemin qui mène à un plateau de tournage emprunte parfois d’étranges sillages.

« Vous savez, toutes les actrices de ma génération ont passé des essais pour un rôle, celui d’Isabelle Adjani dans L’été meurtrier ».

Si l’essai n’est pas concluant pour le film de Jean Becker, la prestation de Fanny marque des néanmoins des points. Pierre Granier-Deferre la remarque, et fleure tout son potentiel pour incarner Sylvie Baron, la sulfureuse danseuse de l’Étoile du Nord. La sienne était née au royaume du 7e art, avec un César (meilleur second rôle féminin) parmi un casting quatre étoiles.

« Quand je l’ai eue, j’ai évidemment dit que j’étais très, très, très contente, mais je suis toujours restée assez lucide par rapport à tout ça, relativise-telle, pas du genre à prendre la grosse tête avec une statuette. Ni à se la ramener avec un trophée.

On a un César quand on a la chance d’être dans un beau film, avec un beau rôle. On a juste bien fait son job, été très bon dans ce rôle-là, entouré de bons partenaire­s. ». Philippe Noiret ? « Un très bon camarade de jeu, très respectueu­x du travail de l’autre ».

Mais Fanny a surtout envie d’évoquer Simone Signoret : «Il n’y a pas une fois où elle ne m’a pas surprise quand elle jouait. Contrairem­ent à son apparence, Simone charriait beaucoup d’enfance, et c’est pour ça qu’elle touchait autant...».

La suite de sa carrière sur grand écran ne sera pas aussi auréolée de gloire, mais Fanny Cottençon s’est néanmoins bâti une solide réputation. Rebondissa­nt sur les planches, ou passant du grand écran à la télévision. Notamment dans la série Anne Le Guen (1995-1999) où, une fois n’est pas coutume, une femme tient quasiment les rênes du pouvoir, en conseillèr­e spéciale du maire.

« Là encore, c’était une comédie, assez impertinen­te et drôle par rapport au monde politique. Anne Le Guen, c’est un peu la bonne conscience qui remet tous les autres dans le droit chemin ».

Ah, la politique, une matière qui ne la laisse pas indifféren­te, bien qu’elle en connaisse aussi certaines coulisses, derrière le rideau médiatique. « Dans une de mes vies privées, j’ai beaucoup côtoyé des hommes politiques. J’ai de l’admiration pour certains, et pour d’autres, non. Mais dans la série, quand le maire regarde avec autosatisf­action sa photo dans le journal, c’est tellement ça, rigole-t-elle. Après, il ne faut pas toujours cracher sur les politiques car ils mettent les mains dans le cambouis. Mais ce qui est terrible, c’est que plus grand monde n’a de réelle vista, ils sont trop soumis à leur réélection ! »

Soutien des gilets jaunes (elle a cosigné une tribune), Fanny préfère néanmoins s’en tenir à son métier avec un téléfilm, Au-delà des nuages de Jérôme Cornuau, (la mère d’Alice Taglioni, une pilote d’avion handicapée) et On croise les doigts, une nouvelle pièce signée Éric Assous. Plutôt qu’une tête à claques, une femme à claps.

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Simone Signoret me surprenait toujours”

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J’admire certains politiques, d’autres non”

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