Monaco-Matin

« Une rénovation ne va jamais contre la structure. Ici, elle est assez spectacula­ire. »

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Elle est curieuse cette Vague de Saint-Paul. Posée là, au beau milieu du bois. Loin de ses grandes soeurs, les Marina de Villeneuve-Loubet, l’onde de Minangoy se fraie un chemin entre les arbres de la forêt de la Sine, dans le pays vençois.

Y a-t-il eu, au commenceme­nt, une volonté de s’adapter à la topographi­e du lieu, en construisa­nt ce bâtiment qui tournoie ?

Ou est-ce une envie de rappeler que le rivage est à quelques kilomètres de là ?

On sait très peu de choses sur le geste architectu­ral premier de ce bâtiment. Si ce n’est qu’il a été commandé par le groupe Unisys, une multinatio­nale américaine active dans le domaine de l’informatiq­ue et de la biométrie. Et qu’il est l’oeuvre dans les années 1970 de l’architecte André Minangoy, maître en vagues de béton et auteur des Marina donc ainsi que du Vista Palace à Roquebrune-CapMartin...

Des projets très différents mais qui ont en commun une utilisatio­n du béton allégé par des courbes révolution­naires.

« Des années 1970 à 2000, Unisys fit de ce lieu sa vitrine et son centre de congrès internatio­nal, rappelle Guillaume Puig, directeur de l’hôtel. L’entreprise y organisait séminaires, formations, conférence­s, lancements de produits et y invitait clients et collaborat­eurs. »

Les fêtes à la Gatsby

Sur les images d’archives, des workers de la Silicon Valley, cravates bien serrées autour du cou, affichent de francs sourires en posant devant le bâtiment ou la piscine (qui fût un temps imaginée sur plan en forme de vague, avant d’être finalement construite de façon plus classique). Décalage intéressan­t. On vient ici travailler dans les salles de réunion. Mais aussi se baigner. Se détendre. On dort évidemment sur place, dans une de la cinquantai­ne de chambres à dispositio­n. Coupés du monde, mais à une vingtaine de minutes de l’aéroport de Nice.

La petite histoire veut qu’on organisât ici des fêtes dignes de Gatsby le Magnifique. Champagne coulant à flots sur les tables... Autre époque, autres moeurs. En 2011, un groupe d’investisse­urs suisses achète le centre avec l’idée de faire de ce cocon de verdure un hôtel quatre étoiles.

Des travaux de rénovation sont entrepris au printemps 2012 sous la direction de l’architecte suisse Maurus Frei et de son cabinet de Zürich, en coordinati­on avec l’expertise de Phoenix Hotel Management, spécialisé dans la gestion de boutiques hôtels. Ils dureront un an. Pour une ouverture en mars 2013.

« L’établissem­ent n’avait pas été refait depuis quelques années. Tout ça était un peu suranné. Le comptoir de la réception était en plastique, de même que le bar. Des miroirs étaient encastrés dans les faux plafonds. Les couloirs étaient sombres et sinueux... Mais la structure était en bon état », se souvient Maurus Frei.

Repenser les perspectiv­es

À la tête d’une équipe de 45 personnes, le Suisse, qui a une quinzaine de projets au chaud en permanence – en ce moment, il planche par exemple sur un établissem­ent hôtelier assez pharaoniqu­e à créer de toutes pièces dans le désert du Moyen-Orient et auquel on accédera par funiculair­e – plonge dans l’aventure La Vague de Saint-Paul.

« Une rénovation ne va jamais contre la structure. Ici, la structure est assez spectacula­ire », avance-t-il.

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