Spectres d’Asie
Jusqu’au 30 novembre, le Musée des arts asiatiques de Nice s’aventure parmi les « Enfers et fantômes d’Asie ». Plongée dans un univers à la fois terrifiant et fascinant.
Le thème est original et atypique. Jusqu’au 30 novembre, le musée des arts asiatiques à Nice présente sa toute nouvelle exposition : « Enfers et fantômes d’Asie », qui s’empare des histoires de fantômes en Asie Orientale et du Sud-Est ainsi que de leurs adaptations contemporaines. « Cette exposition a été organisée en 2018 au Quai Branly-Jacques Chirac, elle a attiré 320 000 visiteurs », précise Adrien Bossard, directeur du Musée des arts asiatiques de Nice. 180 oeuvres du Quai Branly ont été sélectionnées pour venir à Nice, complétées par des prêts de la Bibliothèque nationale de France, dont deux estampes d’Hokusai, du musée Cernuschi à Paris et du musée des BeauxArts Jules Chéret à Nice. Dans ce parcours aux frontières du réel, l’on se retrouve plongé dans le monde des esprits, se trouvant nez-à-nez avec des Phi (esprits) thaïlandais, des yûrei du Japon -spectres faméliques vêtus d’un linceul-, des fantômes chinois et autres créatures à l’aspect terrifiant. «En Asie, le monde est peuplé de fantômes, et, contrairement à l’Occident, ce n’est pas quelque chose d’exceptionnel ni de forcément dérangeant », souligne Adrien Bossard. Si le bouddhisme a contribué à la construction de cet imaginaire, c’est dans l’art populaire et profane, que la représentation des spectres s’est surtout développée. Au fil de la visite, ces esprits malfaisants se dévoilent ainsi au travers de l’art religieux, du théâtre et d’objets traditionnels datant pour les plus anciens du XVIe siècle, mais aussi du cinéma d’horreur, de mangas, de bandes dessinées ou de jeux vidéo (dont le célèbre Pac Man). Une place est aussi donnée à la création contemporaine avec des installations reproduisant les enfers des temples de Thaïlande, des mannequins et décors scénographiques produits par un studio d’effets spéciaux thaï, des oeuvres créées pour l’exposition par des artistes contemporains asiatiques, des montages vidéos, des apparitions fantomatiques en hologramme... Les plus téméraires pourront même tester un jeu de réalité augmentée pour vivre une expérience ludique de chasse aux fantômes asiatiques dans la rotonde du musée. Âmes sensibles s’abstenir...