Steak’n’Shake : testé... ... et approuvé
La Principauté a désormais un nouveau restaurant de burger. Le groupe Steak’n’Shake, basé boulevard Albert-Ier, vient d’y ouvrir un restaurant, et mise sur un produit « pas cher » mais de qualité
Si vous êtes récemment passé à l’angle du boulevard Albert-Ier et de la rue Grimaldi, vous avez sans doute été interloqué par la file d’attente que l’on peut observer sous les arcades aux heures des repas. Ces clients impatients font la queue pour déguster le dernier burger arrivé sur le marché monégasque.
Un décor dans les tons naturels, bois et pierre, une enseigne en ampoules façon loge d’artiste, Steak’n’Shake vient de s’installer dans ce local vide depuis huit ans, et occupé auparavant par le restaurant MC2. L’enseigne, propriété du milliardaire américain d’origine iranienne, résident monégasque, Sardar Biglari, a pris le temps d’ouvrir son échoppe en Principauté. «Quandona ouvert Ibiza et Cannes, il y a six ans, il devait y avoir Monaco en même temps », explique Hervé Poirier, directeur général de Steak’n’Shake Europe. Une présence qui aurait semblé logique, puisque le siège du groupe est à Monaco. Mais tout ne se passe pas toujours comme prévu. « À l’époque, tout était piloté depuis les États-Unis, et ils ont mis du temps à comprendre les process de Monaco, qui sont un peu plus longs et compliqués que ceux de la France. »
Modèle du genre
Un mal pour un bien, sans doute, puisque l’établissement qui a ouvert au début du mois d’août est un spécimendugenre: « C’est le restaurant le plus abouti. Il est le résultat de toutes les itérations que l’on a pu faire au cours des six dernières années. » La déco, d’abord. Différente
de ce que l’on retrouve dans les restaurants les plus anciens, où tout est rouge et noir. Et puis le service. Ici, pas de prise de commande à la caisse, on a des écrans tactiles, et une application qui permet de commander depuis la table, ou depuis son salon, pour récupérer à emporter, ou consommer sur place, après avoir renseigné le numéro de la table.
Pour le reste, ce sont les mêmes recettes qu’aux États-Unis et dans les autres restaurants de la marque.
Architecture signature de l’enseigne : la cuisine est vitrée, de sorte que l’on voit ce qui s’y passe. « Depuis la création du premier restaurant en 1934 sur la Route 66, la cuisine est ouverte. Il faut dire qu’à l’époque, manger de la viande hachée pouvait représenter un risque. Alors les fondateurs ont misé sur l’hygiène et la transparence. » Particularité monégasque, le restaurant se situe de part et d’autre du trottoir. Les passants peuvent donc voir la préparation des burgers, ou la découpe des pommes de terre pour faire les frites.
Envies de verdure
La marque revendique l’utilisation de produits frais : les pommes de terre sont cultivées dans le nord de la France, et une ancienne roseraie a été rachetée à Ramatuelle pour en faire « Le Potager de Sardar Biglari », qui fournit 30 % des végétaux utilisés dans les restaurants, « cultivés en agriculture raisonnée », d’après Hervé Poirier.
Et c’est bien là que se situe la principale différence avec la plupart des acteurs du marché. « Nous ne sommes pas un fast-food. Nous sommes un restaurant de burger gourmet, prévient Hervé Poirier. Ce sont les mêmes recettes, mais pas du tout le même produit : on est en viande française, 100 % muscle, filière courte, des produits ultrafrais. Les restaurants sont pleins et les marges sont bien plus faibles. »
L’addition défie toute concurrence pour la qualité revendiquée : compter entre 15 et 20 euros pour un menu burger, frite, boisson et milkshake. Un prix surprenant au regard des promesses de la marque et de l’emplacement. « C’est stratégique. Sur le marché des burgers, il n’y avait personne qui fournissait des produits de qualité à des prix bas. C’est le marché que l’on veut occuper. »
Une recette qui semble fonctionner : « En six ans, nous avons ouvert 30 restaurants. Nous visons les 50 restaurants en 2022. » Lille, Saint-Étienne et Rouen auront ainsi leur Steak’n’Shake d’ici la fin de l’année.