« Ce que j’ai vu est un acte fasciste »
Présente lors de la séance, une habitante de la vallée a tenu à témoigner anonymement face à ce qu’elle juge être un « acte fasciste ». Dans un long texte, elle s’offusque ainsi que « des hommes violents, ivres et menaçants, aient empêché la diffusion d’un film, dans un État de droit ». Alors que la grande majorité des spectateurs avait, dit-elle, juste envie de se rendre au cinéma.
« Agitateurs »
« Je n’étais pas venue pour me conforter dans des certitudes anti-pastorales que je n’ai pas. Ces manifestants haineux auraient pu, s’ils n’avaient tragiquement manqué de dignité et de respect envers le public, être entendus et débattre, mais ils ne l’ont pas voulu » , résume-t-elle. Rappelant comment les faits se sont déroulés: « Un cortège de jeunes gens escortés d’autres, bien plus âgés, fait irruption dans la salle, portant des tricots blancs bariolés de slogans hostiles au loup, mais également, semble-t-il, au réalisateur du film. Équipés de grosses cloches de troupeaux, ces agitateurs sèment immédiatement le trouble dans la salle, qui se remplit peu à peu de sympathisants des éleveurs, mais aussi de spectateurs neutres, sidérés. » L’habitante de la vallée raconte que l’un des éleveurs invite ceux qui sont « pour le loup » à lever la main.
« Que se serait-il passé, si certains avaient osé jouer à ce jeu ? Auraient-ils été passés à tabac ? C’est ce qui semblait être le risque, vu l’agressivité croissante », glisse-t-elle. Précisant avoir ensuite entendu des « injures affreuses » lors de la bande-annonce du futur film de Rémy Masseglia, « alors même que des images d’une enfant en bas âge tenant sa peluche passent à l’écran ». Quand les premières images de Marche avec les loups apparaissent, «il devient vraiment impossible d’entendre quoi que ce soit », poursuit le témoin.
« Xénophobie »
« Très vite, les revendications qui se voulaient anti-loup se muent en xénophobie envers tous ceux qui ne sont pas du coin », regrette-t-elle. Soulignant qu’un jeune homme se lève alors, hurlant à l’encontre des éleveurs « Vous traumatisez les enfants ! » avant de quitter la salle avec ses petits en pleurs.
Des faits d’autant plus fâcheux que, d’après elle, le pastoralisme ne doit pas son déclin au loup. « La concurrence des viandes étrangères et la violence de l’économie de marché sont les vraies raisons qui devraient être dénoncées. »