Monaco-Matin

Lindon et Damiens Tandem en roue libre !

En tournée pour présenter en avant-première le film de Jan Kounen, Mon cousin, qui sortira le 30 septembre, Vincent Lindon et François Damiens étaient au Pathé gare du Sud à Nice

- PROPOS RECUEILLIS PAR LAURENCE LUCCHESI llucchesi@nicematin.fr

S’ils ne sont pas unis par un lien de parenté, comme dans le nouveau film de Jan Kounen, Mon cousin, dont la sortie est prévue le 30 septembre dans les salles obscures, ces deux-là sont néanmoins de la même famille... Tant la complicité unissant Vincent Lindon et François Damiens, venus présenter vendredi en avant-première ce film au cinéma Pathé gare du Sud à Nice (1), était palpable ! Capables de se comprendre d’un regard, à demi-mot, et de fonctionne­r au diapason. Dans Mon cousin, Vincent Lindon est le p.d.-g. d’une affaire familiale, sur le point de signer le contrat du siècle, à la condition que son cousin, qui détient 50 % des parts de la société, y appose sa signature. Or celui-ci, (François Damiens) s’avère être un doux dingue idéaliste. Pas aussi malléable que prévu, il multiplie les sorties et les gaffes. Un buddy movie survolté, qui sous ses dehors de comédie (traversée par un humour servi tout en finesse par ce tandem d’exception), nous invite à une réflexion sur des valeurs essentiell­es. Un concentré d’émotions bienvenu et salvateur !

Venir à nouveau à la rencontre du public et voir celui-ci venir à vous, cela vous a manqué ?

Vincent Lindon : C’est une des tournées les plus importante­s et les plus émouvantes pour François et pour moi. Parce qu’on a plus que jamais le sentiment de servir à quelque chose. On aide ce film, l’industrie du cinéma, et on fait un pas l’un vers l’autre. Dans la période actuelle, ça n’est pas rien d’aller au cinéma, c’est un acte de cinéphile, auquel il faut rendre hommage en continuant cette tournée qui a commencé en mars et qui a été stoppée. On ne peut pas dire aux gens “Allez au cinéma” et rester dans notre tour d’ivoire. Donc on est là, et on descend dans l’arène !

François Damiens : Cette tournée va être aussi longue que le tournage du film lui-même, qui a duré neuf semaines ! C’est vrai que hormis une phrase dans les contrats disant que “les acteurs doivent se montrer, dans la mesure du possible, disponible­s pour la promotion du film”, nous n’avons pas d’obligation stricte de le faire. Mais pour ce film-là, dont nous sommes très contents, ça nous tenait vraiment à coeur.

Dès la lecture du scénario, cette comédie vous est apparue dans toute sa richesse ?

V. L. : Un bon scénario, ça se sent tout de suite. C’est comme quand on vivait une histoire d’amour avec quelqu’un avant l’arrivée des téléphones portables, et que cette personne nous décrivait son décor, un endroit que nous ne connaissio­ns pas. Le jour où on y va,ondit: “C’est incroyable, c’est exactement comme je l’imaginais !” Le film de Jan, c’est tout à fait ça. F. D. : J’ai toujours très peur de tourner une comédie, parce qu’il n’y a rien de plus prétentieu­x que de dire “on va faire rire les gens”. Ce n’était pas le propos de Jan, il était même assez frileux. Il est juste venu avec son univers, en s’abstenant de rajouter des tirades de rire tous azimuts ce qui, en général, ne fonctionne pas. On n’a pas fabriqué ce qui se vendait, on vend ce qu’on a fabriqué.

Avez-vous contribué à l’écriture du film ?

V. L. : J’ai appelé Richard

Grandpierr­e, le producteur que je connaissai­s depuis longtemps, en lui disant : “Je voudrais faire l’un de ces duos d’hommes qu’on aime tant”. J’avais envie d’une histoire de famille avec un empêcheur de tourner en rond. Et un système où celui que l’on croit être fou, par exemple, ne l’est finalement pas tant que ça, et vice-versa. Les deux s’apportant des choses, ayant des rédemption­s et finissant par errer dans la même zone ! J’ai travaillé avec un scénariste puis j’ai quitté la barque lorsque j’avais dit tout ce que j’avais à dire.

Et ensuite ?

V. L. : Le producteur a appelé Jan Kounen et a dit : “J’aimerais faire ce film avec François Damiens et Vincent Lindon”. Jan a répondu : “J’adorerais les réunir, mais laissezmoi le mettre à ma main”. Puis François a lui-même apporté sa patte, donc il y a eu trois couches successive­s, en fait. Et au final, j’ai réalisé sur le tournage que ça faisait longtemps que je n’avais pas croisé le fer sur un tournage avec quelqu’un à cinquantec­inquante. Ça c’est agréable !

Parlez-nous d’un autre projet qui vous tient à coeur, Vincent, du côté associatif cette fois...

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Aller au cinéma en ce moment, c’est un acte de cinéphile”

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J’ai toujours très peur de tourner une comédie”

V. L. : C’est une associatio­n qui s’appelle Un rien c’est tout, autrement dit un rien pour nous c’est tout pour eux, dont je suis le parrain avec Marie Drucker et Antoine Griezmann. Elle regroupe quatre grandes causes, la santé, l’éducation et l’enfance, le droit à la dignité et l’environnem­ent. L’idée est que lorsque vous faites vos courses dans de grandes enseignes, vous pouvez choisir celle qui vous sensibilis­e. Et qu’avec un euro, on offre un repas à une famille pendant une journée. J’y passe entre cinq et dix heures par semaine, parce que, tout comme François, je considère qu’un passage sur terre où l’on n’aide pas les autres, ça n’a absolument aucun intérêt !

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