Monaco-Matin

Collection Gide, retour à Saint-Clair

Avant qu’elles ne soient dispersées après le décès de Catherine Gide, soixante-dix oeuvres inédites issues de la collection familiale initiée par André Gide et Théo Van Rysselberg­he, sont à voir au Lavandou

- NATHALIE BRUN nbrun@nicematin.fr

C’est à Saint-Clair, au Lavandou, dans la maison atelier de son grand-père, le peintre belge Théo Van Rysselberg­he – l’une des figures majeures du néo-impression­nisme – qu’une partie des oeuvres de la collection de Catherine Gide est exposée jusqu’à fin septembre. Une occasion unique de découvrir, réunies pour la dernière fois, de très belles pièces inédites de cette collection exceptionn­elle, avant sa dispersion, entraînée par la disparitio­n de la fille d’André Gide. Mais aussi un moment d’émotion et un hommage voulu par les enfants de la défunte qui ont retardé la vente afin de permettre cette ultime présentati­on dans l’ancienne maison familiale des Rysselberg­he.

Villégiatu­re des néo-impression­nistes

Acquise il y a quelques années par la ville, la bâtisse où le peintre a fini sa vie, est en effet devenue depuis 2017 la Villa Théo, le nouveau centre d’art du Lavandou qui abrite un lieu d’exposition temporaire recevant quatre exposition­s annuelles, ainsi qu’un atelier d’arts plastiques. Construite en 1910 par l’architecte Octave Van Rysselberg­he,

frère de Théo, elle est le témoin d’une époque révolue, et a conservé son cachet avec de nombreux éléments d’origine, outre son beau jardin, non loin des plages et des sentiers où les néo-impression­nistes allaient planter leur chevalet pour disséquer la lumière.

Laurencin, Pissarro, Maillol...

À l’entrée de l’exposition, des photos de vacances et un film retracent l’ambiance familiale et festive qui y régnait, et la fièvre créatrice qui animaient ces peintres du Groupe des XX, dans leur élan avant-gardiste. On ne pouvait donc rêver plus bel écrin, pour admirer les travaux de Théo et de son ami Edmond Cross, lui aussi enterré au Lavandou. Mais également des oeuvres réunies, au fil de ses rencontres, par André Gide qui fréquentai­t les groupes les plus divers et soutenait ses amis peintres en leur achetant des tableaux : Barye, Bussy, Clouzot, Conder, Cornilleau, De La Fresnaye, Denis, De Regoyos, Drouart, Guérin, Hiroshige, Hokusai, Kuniyoshi, Laurencin, Laurens, Leplat, Maillol, Marye, Minne, Piot, Pissarro,

Redon, Rops, Schlobach, Sickert, Valloton, Vanden Eecknoudt, WeyherSchl­umberger...

Succession de petits trésors

« Catherine est morte en 2013, et on a trouvé de nombreuses oeuvres, notamment beaucoup de dessins qui dormaient dans des cartons et qui n’avaient jamais encore été exposés », explique Raphaël Dupouy, attaché culturel de la ville en charge de la programmat­ion de la Villa Théo. « Les trois filles de Catherine m’ont laissé accès à la collection. J’y ai choisi soixante-dix oeuvres de trente artistes, certains très connus, comme Laurencin, Pissarro ou Maillol. Et d’autres totalement tombés dans l’oubli, comme Cornilleau, ce qui est très émouvant. C’est une succession de petits trésors. Des oeuvres majeures de la collection ont déjà été vendues, parfois à de grands musées. »

Jusqu’au 26 septembre, du mardi au samedi, de 10 h à 12 h et de 14 h 17 h. Villa Théo (265, avenue Van-Rysselberg­he), Saint-Clair, Le Lavandou. Gratuit. Tél. 09.63.51.32.28. www.villa-theo.fr - www.fondation-catherine-gide.org

 ??  ?? Catherine Gide en  par Jean Vanden Eeckhoudt
Catherine Gide en  par Jean Vanden Eeckhoudt
 ??  ?? Théo Van Rysselberg­he () par Willy Schlobach
Théo Van Rysselberg­he () par Willy Schlobach
 ??  ?? André Gide par Théo Van Rysselberg­he
André Gide par Théo Van Rysselberg­he
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Nu assis par Aristide Maillol

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