« Hâte d’en découdre »
La sélection d’AG2R pour le Tour de France est tombée hier. Le Roquefortois Mikael Cherel en fait bien partie. A 34 ans, le grimpeur vivra une sixième Grande Boucle, qui pourrait être sa dernière
Vous voilà officiellement au départ du Tour...
J’attendais avec impatience cette officialisation. Tant que la sélection n’est pas actée, il y a un doute. Depuis deux-trois mois, je me suis préparé en pensant y être, j’aurais été très déçu du contraire.
Dans quel état d’esprit êtes-vous à quelques jours du départ ?
Je suis motivé et dans la condition que j’avais imaginée. J’ai hâte d’en découdre. Ça sera un début de Tour particulier. J’espère que malgré les restrictions je pourrai voir ma famille et mes amis au départ ou sur le bord des routes. Le Tour, c’est une grande fête, un moment de partage. J’aimerais que mes enfants puissent profiter du spectacle. D’autant que ça pourrait être mon dernier Tour.
« Vivre ce Tour comme si c’était le dernier »
Vous ne visez pas d’être au départ du Tour en ?
Je vais vivre ce Tour comme si c’était le dernier, en essayant de prendre le plus de plaisir. Le cyclisme est un sport difficile et être présent au départ du Tour, ce n’est pas une finalité. Il faut venir pour être performant. Nous sommes dans un collectif de coureurs et il y a une grosse concurrence pour faire partie de la sélection. Il y a des jeunes comme Aurélien Paret-Peintre ou Clément Champoussin, qui méritent de le faire. J’aime planifier et me fixer de nouveaux objectifs. Je rêve de gagner une étape sur le Giro ou la Vuelta. En attendant, je suis heureux d’être là, de faire ce départ à Nice, de passer lundi à ChâteauneufGrasse,
à quelques kilomètres de la maison.
Sportivement, vous sortez rassuré du Dauphiné (e) ?
Avec une si longue coupure, on avait tous perdu nos repères. Le Dauphiné, où il y avait tous les meilleurs grimpeurs présents, ce qui ne sera pas le cas sur le Tour où il y a des sprinteurs et des rouleurs, était un grand test. Le tempo était incroyable et je suis satisfait de finir la dernière étape à Megève autour de la e place (e). C’était une des étapes les plus difficiles que j’ai disputées, où le peloton a éclaté dès le départ et je me suis retrouvé dans le e groupe, avec les Landa, Porte ou Uran. Cela démontre que le niveau physique est bon.
L’autre satisfaction, c’est la e place de Romain Bardet...
Il monte en puissance. Cette année, il aura moins de pression, car il visera plus les étapes. Mais Romain est un coureur de général et il aura ce fil rouge pendant l’épreuve. Nous, on sera là pour lui, pour le placer au mieux, au pied des ascensions. Après, si j’ai une opportunité de prendre une échappée en montagne pour gagner ou servir de point d’appui pour Romain, je vais y aller, pour me faire plaisir.
Ce Dauphiné a aussi bouleversé la hiérarchie, où Ineos a été en retrait par rapport à Jumbo...
Le leadership, c’est très clairement Jumbo qui l’a pris. Ils ont gagné cette guerre des nerfs avec Ineos, qui s’est mis à douter. C’est pour cela qu’ils ont dû se réinventer en sortant
Thomas et Froome de leur sélection. Chez Jumbo, ils ont un vainqueur d’étape tous les jours. Van Aert, par exemple, c’est un sprinteur qui grimpe. C’est mon favori sur le premier jour. L’absence de Steven Kruijswijk (blessé à l’épaule) est préjudiciable, mais ils ont beaucoup d’autres coureurs comme George Bennett. On a vu que malgré les chutes de Roglic et Kruijswijk, ils ont remporté la dernière étape avec Sepp Kuss. Ils ont un collectif impressionnant, j’espère qu’ils laisseront partir des coups, comme pouvait le faire Ineos.
La sélection AGR pour le Tour :
Romain Bardet, Mikael Cherel, Benoît Cosnefroy, Pierre Latour, Olivier Naesen, Clément Venturini et Alexis Vuillermoz.