Stajvelo : des vélos de luxe au design futuriste
Le vélo urbain RV01, électrique, en plastique et au design futuriste, a vécu. La marque monégasque se relance en commercialisant cinq nouveaux modèles de vélos haut de gamme
L’aventure Stajvelo a bien failli dérailler définitivement au printemps 2019. Trois ans après avoir lancé son concept de vélo électrique urbain haut de gamme, Thierry Manni a cru voir ses rêves s’envoler en fumée. Coup sur coup, une grosse commande de 2000 RV01, le vélo historique de la marque monégasque, a progressivement été révisée à la baisse. Et puis, soudainement, le fabriquant du moteur électrique autour duquel a été bâti le RV01, a décidé d’arrêter la production.
« J’ai découvert dans la presse que Continental stoppait la production de nos moteurs, se souvient Thierry Manni. Panique à bord. Tout le concept de Stajvelo se cassait la figure. Nous avions deux solutions : attendre le procès avec Continental ou se battre. » Thierry Manni et ses collaborateurs décident de donner un gros coup de pédale et d’aller de l’avant.
Le « Beau Rivage » : un modèle unique
Premier constat : Stajvelo doit faire une croix sur son modèle historique, qui a fondé la marque, et changer de modèle économique. Il n’est plus possible de tout miser sur un seul modèle de vélo, aussi esthétique et novateur soit-il, et qui vaut tout de même la coquette somme de 6 990 €. Il faut élargir la gamme, tout en préservant l’identité de la marque – le vélo haut de gamme, racé, aux lignes futuristes, sur lequel on se retourne dans la rue.
Un an plus tard, précisément début juin, Stajvelo a commencé de commercialiser cinq modèles de vélos, adaptés à une clientèle aux besoins diversifiés et à des prix variés. Il y a d’abord la Rolls sur deux roues. Son petit nom : Beau Rivage. Il s’agit d’un vélo de route très haut de gamme, en carbone – et non plus en plastique comme le RV01 –, sans moteur et fait entièrement sur mesure. « Chaque vélo est unique, explique Thierry Manni. Il est adapté à la morphologie, à l’âge et à l’utilisation que compte en faire le client. C’est un vélo fait pour soi, unique. »
Et ceci a un prix : entre 8 000 € et 12 500 €, selon les exigences des clients.
Quatre autres modèles
À côté de ce modèle exceptionnel, quatre autres vélos ont été imaginés, tous avec le même souci de l’esthétique, du confort, des composants haut de gamme et de la technicité. Ils sont fabriqués en Italie ; certains sont livrés montés, d’autres assemblés à Fontvieille. Quatre modèles, quatre cibles. Il y a le Mirabeau, la version électrique du grand frère Beau Rivage mais produit en série (6 500 € );le Mont Agel, un vélo de route électrique capable aussi de rouler sur les chemins – on appelle ça les gravel – (4 950 €) ; le Nomades R, un vélo électrique urbain en carbone à l’allure sportive (4 950 € ) et sa version plus confortable en aluminium, le Nomades (4 400 €).
Les prix restent élevés. Et l’engouement des Français et Monégasques pour la petite reine, singulièrement depuis le déconfinement, ne sera pas suffisant. Mais à en croire Thierry Manni, ces vélos de luxe semblent trouver leur clientèle : « Ça démarre très fort. Nos 50 premiers vélos ont été vendus, puis
nous avons été en rupture de stock en raison de la crise de la Covid. Nous ne recevions plus de batteries. Là, ça repart. Nous allons recevoir une quarantaine de vélos la semaine prochaine. »
Stajvelo, qui table sur un volume de ventes de 600 unités par an, réfléchit à un autre changement de braquet pour voir plus grand. Cela pourrait passer par le lancement d’un modèle d’entrée de gamme, un peu moins cher, et un vélo pour enfant. La côte est encore longue.