Les Alpes-Maritimes passent en zone rouge
Vingt et un départements sont désormais en « zones de circulation active du Covid-19 ». Dans notre région, après les Bouches-du-Rhône, les Alpes-Maritimes, le Var et le Vaucluse sont passés de vulnérabilité « modérée » à « élevée »
Plus de six mille nouveaux cas de Covid-19 ont été enregistrés en France au cours des vingtquatre dernières heures. Soit un nouveau record depuis la fin du confinement en mai.
Hier, Alpes-Maritimes et Var ont basculé en zone rouge sur la carte dévoilée par le Premier ministre, Jean Castex. Vingt et un départements sont désormais au seuil d’alerte maximal. Le niveau de risque y est au stade « élevé », le virus y circule librement.
De quoi faire dérailler la machine Tour de France, à deux jours du Grand Départ de Nice ? Les organisateurs, et le préfet des Alpes-Maritimes, affirmant haut et fort que ce scénario était prévu, ont annoncé hier un brusque changement de braquet. Plus de goodies, un quasi huis clos [lire par ailleurs], et des bâches pour occulter les coureurs et éviter des rassemblements de spectateurs au départ et à l’arrivée.
« Recrudescence incontestable »
Le gouvernement, a affirmé Jean Castex, a constaté une « recrudescence incontestable de l’épidémie » sur tout le territoire. Le taux d’incidence, soit le nombre de cas pour 100 000 habitants était hier soir de 101,7 dans les Alpes-Maritimes, soit plus du double du seuil d’alerte « élevé » (50). Selon Jean Castex, le virus circule quatre fois plus en France qu’il y a un mois. De quoi poser des questions alors que notre département accueille l’une des plus grandes manifestations sportives de France. Faut-il maintenir une telle épreuve, là où le Premier ministre suggère aux Français d’éviter les rassemblements familiaux ? À l’évidence oui, pour le gouvernement et les organisateurs. La pandémie de Covid se déploie mais la caravane passe.
Des voix s’élevaient d’ailleurs hier pour dénoncer ce grand écart, à l’image de celle de David Nakache, président de l’association « Tous citoyens ». « Puy du Fou - Tour de France, même combat. Le “deux poids deux mesures” discrédite toutes les restrictions sanitaires imposées et tous les discours de prudence. Petits arrangements et passe-droits ont remplacé le sens de l’intérêt général », a-t-il tweeté. Jean-Christophe Picard, conseiller municipal écolo niçois, évoquait, lui, un « acharnement thérapeutique ».
Les élus écologistes réclamaient d’ailleurs hier soir l’annulation pure et simple du Tour de France, refusant le risque d’un « cluster ambulant ». Ce placement en zone rouge aura également des répercussions dans les Ehpad. Olivier Véran, ministre de la Santé, a estimé que les restrictions des visites des familles dans les maisons de retraite devaient être décidées «au cas par cas et de façon toujours proportionnée ».
Il a dit vouloir éviter au maximum un reconfinement généralisé des Ehpad, « parce qu’il a été très douloureux pour les résidents, pour leurs familles, pour les aidants et pour le personnel ».