« Les jeux de cartes sont détruits toutes les quatre heures »
Loin des dorures et des boiseries du casino de MonteCarlo, les cartiers évoluent dans une pièce truffée de caméras. Sous haute surveillance, donc. C’est là que ces hommes de l’ombre contrôlent les cartes, boules de roulettes et dés de craps. « On prend garde à ce qu’il n’y ait pas de défaut, que tout soit conforme », explique Wlady Alexandre, cartier depuis au casino de Monte-Carlo, tout en exécutant un « soleil » (notre photo) pour examiner le recto et verso d’un jeu de cartes, estampillé « Société des Bains de Mer ». Masque sur le visage, gants noirs de rigueur, le quadragénaire place le jeu dans une boîte qu’il scelle par une étiquette verte. Avant de les descendre dans les différents salons pour une utilisation sur les tables de poker, blackjack ou punto banco. Le principal changement avec la Covid- ? Une fois « souillé », le paquet revient au coeur de sa salle d’origine dans une boîte scellée, cette fois-ci, par un autocollant rouge. Les cartes sont alors mises au pilon, vouées à la destruction dans une machine dédiée. Et ce, en présence de la police des jeux qui s’assure qu’aucune carte ne manque. « Les jeux de cartes sont détruits toutes les quatre heures, environ. Rien que pour le blackjack, on doit passer dix paquets par jour soit par mois. Avant, les cartes étaient plastifiées et l’on gardait le jeu pendant dix à quinze jours, explique-t-il. Dès que je manipule des cartes utilisées, je change de gants pour ne pas contaminer les propres. »
Même sort funeste pour les dés, dont la durée de vie n’excède jamais plus d’une journée. D’où des stocks importants prévus par la Société des Bains de Mer.