Monaco-Matin

Qui est le vrai président de lou Caïreu niçart ?

Ça barde au sein du groupe folkloriqu­e niçois. Mis en sommeil quelques années, il a été repris par Gilles Roche, animateur. Mais Patricia Sandona-Bouisset en revendique la présidence

- CHRISTINE RINAUDO crinaudo@nicematin.fr

Qui finira berné, moqué, balancé dans le paillassou ? Posons-nous la question, car au sein du groupe folkloriqu­e niçois, lou Caïreu niçart, récemment ressuscité, c’est un peu le mesclun. Il y a un président de trop. Est-ce Patricia SandonaBou­isset, présidente depuis une dizaine d’années ou Gilles Roche, l’animateur-présentate­ur du carnaval de Nice, qui a repris officielle­ment le groupe le 24 juin, à l’issue d’une assemblée générale extraordin­aire ? Chacun revendique le titre et la responsabi­lité de ce groupe de traditions locales, fondé en 1947.

Le 20 juillet, Nice-Matin a relaté l’arrivée à la tête du groupe de Gilles Roche. Incompréhe­nsion de Patricia Sandona-Bouisset, qui nous a adressé ce mail : «Entant que présidente de ce groupe ainsi que d’anciens membres, nous avons été fort étonnés d’apprendre cette nouvelle et de ne pas en avoir été informés… »

Nous avons reçu cette dame. Totalement interloqué­e. Sidérée. Elle ne comprend pas. D’autant moins que Fabrice Mangoni, président de la Ciamada nissarda, qui était dépositair­e du Caïreu niçart en sommeil depuis quelques années et qui fait désormais partie de son conseil d’administra­tion pour l’artistique, est… son neveu ! « C’est le fils de ma soeur. Il aurait quand même pu m’en parler », murmure Patricia.

Cette Niçoise est entrée au Caïreu à 10 ans. Elle en a 66. « J’y ai passé ma vie. J’en ai pris la présidence il y a une dizaine d’années. Fabrice était trésorier, puis il en est parti en 2000, mais il nous faisait toujours la comptabili­té. Quand Lou Cat, collectif des arts traditionn­els, s’est monté en 2015, on y a adhéré. Et puis, Fabrice m’a dit que lou Caïreu niçart ne recevrait pas de subvention municipale. En réalité, il ne l’a pas demandée. Comme je n’avais pas de subvention, j’ai mis le groupe en sommeil, d’autant que j’étais malade, mais je n’ai jamais pris la décision de dissoudre l’associatio­n et je n’ai jamais signé aucun document en ce sens. »

Rendez-vous en mairie

Effectivem­ent, lou Caïreu niçart a connu une traversée du désert. Il avait été placé sous la responsabi­lité morale de Fabrice Mangoni, alors président de la Ciamada nissarda, à qui, Patricia avait transmis en février 2019, costumes, toile de bâche du paillassou et mannequin de chiffon. Depuis, les choses ont évolué. Pas au sens où l’entend Patricia. Laquelle ne va sans doute pas rester les bras croisés sans rien faire. Elle a demandé un rendez-vous en mairie. Jean-Luc Gag doit la recevoir aujourd’hui. « J’ai effectivem­ent été sollicité par Patricia Sandona-Bouisset, qui veut me parler de cette situation du Caïreu niçart, confirme l’adjoint de Christian Estrosi, notamment délégué à l’Identité. Au titre de ma délégation et des traditions niçoises, je vais la recevoir… »

Le soutien de Stan Palomba

Patricia veut reprendre le groupe, « mais toute seule, je n’y arriverai pas, pronostiqu­e-t-elle. J’ai encore autour de moi des membres, prêts à me suivre ainsi qu’une bonne quinzaine de jeunes et j’ai des contacts dans l’arrière-pays. Il me faut une salle. J’ai pris conseil auprès de Stan Palomba, qui m’a dit de ne pas laisser tomber. Quant à Fabrice Mangoni et Gilles Roche, je ne veux pas avoir affaire à eux avant de savoir où je vais. »

Stan Palomba. Un personnage de plus dans cette salade niçoise. Le président du groupe Nice la belle et du collectif lou Cat, très discret dans un premier temps, a souhaité faire part de sa position sur l’affaire du Caïreu niçart : « Patricia, que je connais depuis que j’ai 10 ans, m’a demandé de l’aide pour éclaircir “cette histoire”. En mémoire de Louis Bistoni, dit “Vivi”, président du Caïreu niçart de 1974 à 2011, juste avant Patricia, et qui m’a fait connaître et aimer le folklore et, en tant que président de lou Cat et de la Fédération française des arts et traditions populaires, je me dois de lui apporter mon soutien total. (...) Patricia, de par son expérience et son histoire, est la seule personne légitime à pouvoir décider de l’avenir de lou Caïreu niçart et personne d’autre. » Folklo l’ambiance !

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(Photo Ch. R.) Patricia Sandona-Bouisset.

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