« Ce qui se fait de mieux »
A 25 ans, l’Antibois d’adoption Clément Russo va découvrir le Tour demain. Son rôle sera de protéger Nairo Quintana, déjà trois podiums sur le Tour, et l’un des principaux favoris
Pour sa troisième saison chez les professionnels, Clément Russo va découvrir un grand Tour. Et pas n’importe lequel. Ce sera la Grande Boucle, avec un départ à Nice, à une dizaine de kilomètres de son domicile, lui qui s’est établi à Antibes voilà deux ans. Ce grand départ, ce solide rouleur l’attend avec impatience.
Vous allez débuter un grand Tour par la Grande Boucle, avec le départ à Nice, c’est un scénario rêvé ?
Déjà débuter un grand Tour par le Tour, c’est ce qui se fait de mieux. C’est le rêve de n’importe quel coureur français. Et étant installé à Antibes, j’aurai l’impression de vivre un départ à la maison.
Vous attendiez-vous à cette sélection ?
J’étais dans la présélection, je m’étais préparé comme si j’allais prendre le départ. J’étais dans l’équipe qui a fait le Dauphiné, qui sert de mise en bouche, et j’étais satisfait de ma forme. Donc, j’espérais y être. Quand j’ai appris ma sélection, j’étais super content.
Quel sera votre rôle au sein de l’équipe ?
Je viens comme équipier, je vais devoir protéger Nairo Quintana et Warren Barguil, mes leaders. Les abriter, être présent sur les étapes de plaine, les placer au pied des cols. Dans les étapes de transition, où il y aura du vent, je vais devoir répondre présent. Ça sera les étapes les plus importantes pour moi.
Vous avez couru le Dauphiné avec Nairo Quintana. Quel leader est-il ?
C’est un vrai leader, ambitieux, sérieux, qui a de l’abnégation, mais qui sait aussi partager son savoir. Il sait dire ce qu’il aime, ce qu’il attend. Il m’a demandé de rester à ses côtés, à certains moments de le replacer à l’avant... On a pris nos repères ensemble et ça a été une bonne découverte.
En quelle langue échangez-vous ?
C’est un mélange de français, d’espagnol et de langue des signes [rires]. Nairo a bien progressé en français, et j’ai des bases en espagnol.
Vous partez avec l’objectif podium, voire mieux ?
Nairo, c’est un grand leader. Il a fini e du Tour (en , ), a gagné le Giro () et la Vuelta (), donc forcément il part avec de l’ambition. L’équipe l’est également. Mais un Tour c’est long, on va déjà passer cette première semaine, qui s’annonce difficile... On croit en lui, il a fait un très gros début de saison (victoires sur le Tour de Provence, celui des AlpesMaritimes et du Var, au sommet du Turini sur Paris-Nice). Il a fait un bon Dauphiné (e avant son abandon lors de la dernière étape), même s’il espérait mieux.
Vous connaissez très bien les trois premières étapes azuréennes. Vous allez être le guide local ?
Je connais très bien les étapes, mais je ne suis pas le seul. Nairo et Dayer (son frère) sont souvent à Monaco, Warren Barguil a vécu un moment à Saint-Laurent-duVar, Maxime Bouet [finalement forfait, lire ci-dessous) connaît bien la région aussi. Et puis, avec les étapes de Paris-Nice, le peloton dans son ensemble connaît bien ces routes.
La première étape est annoncée pour les sprinteurs. Mais avec la pluie prévue, ça peut changer la donne ?
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Nairo, c’est un grand leader. Il a fini e du Tour, a gagné le Giro et la Vuelta, donc forcément il part avec de l’ambition. ”
Ça risque d’être plus tendu, il y aura davantage de stress, mais ça va surtout dépendre du peloton. C’est lui qui décidera comment la course va se passer, s’il y aura beaucoup de mouvements. La fin d’étape est piégeuse, elle le sera encore plus sous la pluie, mais il reste ensuite un bon bout de vallée pour rentrer sur les échappées avant d’arriver à Nice.
C’est quoi un Tour réussi pour vous ?
Prendre du plaisir, donner le maximum et satisfaction à mes leaders, qu’ils puissent terminer à la meilleure place possible et arriver à Paris. Finir avec la sensation du travail accompli. Mais je me lance dans l’inconnu, ça va être une découverte.