Monaco-Matin

Nice a tout connu pour cette première

Le sprint attendu sur la Promenade des Anglais a bien eu lieu, remporté par Alexander Kristoff, mais la pluie a rendu cette première journée complèteme­nt folle, avec de multiples chutes, dont celle de Thibaut Pinot à 3 kilomètres de l’arrivée

- ROMAIN LARONCHE

Cette première étape n’a absolument rien eu d’une simple mise en bouche. Il y a bien eu le sprint massif attendu sur la Promenade des Anglais, mais la pluie est venue arroser les coureurs toute la journée. Et sur ces routes qui n’en avaient plus l’habitude, cela s’est transformé en véritable chamboule-tout. Cette course mouvementé­e a vite ramené le sport au premier plan, malgré le contexte sanitaire pesant.

« S’il y a un orage, alors là, ça promet du spectacle ! Sur ces routes, ça sera la savonnette », nous avait averti Geoffroy Lequatre, lors de la reconnaiss­ance de cette première étape.

Cela s’est vérifié tout au long de la journée. Sivakov (qui a fini à 13’04’’), Porte, Alaphilipp­e et surtout Pinot ont goûté au bitume. Pas uniquement dans les descentes sinueuses, mais aussi sur la rectiligne Promenade des Anglais.

Tony Martin et Jumbo les patrons

Autant dire que le Tour aurait pu se finir dès le premier jour pour des nombreux leaders. En voyant cette hécatombe, Tony Martin du haut de ses 35 ans et ses quatre titres de champion du monde du chrono, a pris ses responsabi­lités.

Avant d’attaquer la descente entre Aspremont et Tourrette-Levens, l’Allemand s’est posté à l’avant du peloton, a levé les bras pour appeler au calme, à l’image de ce que Fabian Cancallara avait imposé au peloton sur le Tour en direction de Spa il y a tout juste 10 ans. Un pacte de non-agression raisonnabl­e mais qui a volé en éclats 7 kilomètres plus loin, quand les Astana ont accéléré à 3 en direction de Tourrettte-Levens. Une folie qui s’est terminée dans un panneau routier pour Miguel Angel Lopez, le leader colombien de la formation kazakhe, qui s’en est finalement bien tiré. Primoz Roglic a dû s’expliquer avec Omar Fraile, à l’initiative de cet acte irrévérenc­ieux. Tout le monde est rentré dans le rang et l’ultime descente de La Roquette-surVar, redoutée par le peloton, a été descendue à vitesse extrêmemen­t modérée.

« S’il avait fait beau, cela aurait été un superbe spectacle, estime Marc Madiot, le manager de Groupama-FDJ. On sait que dans le Sud, il pleut très rarement, 1 % du temps. Du coup, quand ça pleut, l’huile remonte et ça devient une patinoire. Les coureurs ont pris la bonne décision. On les critique parfois, mais ils ont eu une attitude raisonnabl­e. C’est très bien que ce soit eux qui décident. »

Ce sont surtout les JumboVisma qui ont décidé. On se demandait qui des Ineos-Grenadiers ou des Néerlandai­s allait imposer sa patte sur le peloton, on en a eu une première réponse hier. Les coéquipier­s de Roglic et Dumoulin n’ont pas hésité à montrer les muscles face à sa rivale, pourtant victorieus­e de 7 des 8 derniers Tours.

Place aux grimpeurs aujourd’hui

Voilà pour le principal enseigneme­nt du jour. Le deuxième concerne la hiérarchie des sprinteurs. Alors qu’on attendait Caleb Ewan (19e), Sam Bennett (4e), Peter Sagan (5e), Elia Viviani (6e), voire Bryan Coquard (8e), c’est un revenant qui s’est imposé. Le Norvégien Alexander Kristoff a signé son quatrième succès sur la Grande Boucle, mais sa première victoire marquante depuis deux ans (lire page suivante). Aujourd’hui, tout ce petit monde-là suivra la bataille de loin. Car avec les ascensions des cols Saint-Martin, du Turini et d’Eze, et près de 4000 mètres de dénivelé, ce sont les meilleurs grimpeurs du peloton qui vont s’offrir une première explicatio­n. Heureuseme­nt, le soleil sera cette fois au rendezvous.

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(Photo Eric Ottino)en) Dans cette étape dantesque Tony Martin s’est imposé en patron.

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