Monaco-Matin

Coucou, revoilà Kristoff

Vainqueur surprise, le sprinteur norvégien a profité de conditions de course favorables pour prouver qu’à 33 ans, il en a encore sous la cuisse. Le premier Maillot Jaune est un costaud

- CORENTIN MIGOULE

Lorsqu’il s’agissait de désigner les favoris de cette première étape promise à un sprinteur, les noms de Caleb Ewan, Sam Bennett et Elia Viviani étaient ceux qui revenaient le plus souvent. Celui d’Alexander Kristoff n’avait que très peu été prononcé, faisant presque omettre la présence du Norvégien dans le peloton de ce 107e Tour de France.

Les confession­s de Kristoff, à l’issue de l’étape, allaient dans le même sens : «Ma préparatio­n pour le Tour n’était pas très bonne, je n’ai pas montré beaucoup de choses, je suis tombé lors des championna­ts d’Europe où j’ai été obligé d’abandonner. » Le coureur du UAE Team Emirates n’est pourtant pas un perdreau de l’année. À 33 ans, le natif d’Oslo est un ancien champion d’Europe (2017). Il avait déjà gagné sur le Tour, par trois fois (deux étapes en 2014, une en 2018). Mais le vainqueur du Tour des Flandres 2015 n’avait plus levé les bras depuis septembre 2019 et la première étape du Tour de Slovaquie.

Neuf ans après Thor Hushovd

Cette première étape avait beau offrir une réelle fenêtre de tir aux sprinteurs, une arrivée massive sur la Promenade des Anglais n’était pas inéluctabl­e. Si Kristoff, puissant et autoritair­e, a pu régler le sprint de la sorte, c’est en partie parce qu’il s’y est présenté dans un état de fraîcheur optimal. La pluie et les nombreuses chutes n’y sont évidemment pas étrangères. L’équipe Jumbo-Visma et son capitaine de route non plus. « Tony Martin et les autres ont voulu calmer le jeu pour qu’on ne perde pas des candidats à la victoire finale sur des chutes. Il y a donc eu ce ‘‘pacte de non-agression’’ qui a entraîné cette arrivée au sprint. Moi ça me convenait très bien », savourait le surprenant vainqueur du jour, qui a pu profiter d’une étape décousue et plus lente que prévue, pour franchir la côte de Rimiez (deux fois) à son rythme.

Dans un final où aucune équipe de sprinteurs n’avait réussi à imposer son train, il a fallu se débrouille­r seul, ou presque : « J’ai essayé de suivre Peter Sagan pendant un moment, ensuite j’ai vu Cees Bol qui partait sur la droite, je me suis dit que c’était peut-être un peu tôt mais qu’il fallait que j’y aille. »

Alexander Kristoff a bien fait ! En prenant la roue du Néerlandai­s, puis en le dépassant par la droite, le triple vainqueur d’étapes sur la Grande Boucle a mis fin à une année de disette. Au passage, il devient le deuxième Norvégien à endosser le maillot jaune après Thor Hushovd, qui l’avait porté deux fois (en 2006 puis en 2011). Ce soir, au terme d’une étape exigeante, la tunique de leader devrait changer d’épaules.

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(Photo Sébastien Botella) Alexander Kristoff aime la pluie. En , il avait remporté Milan-San Remo dans des conditions similaires.

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