Monaco-Matin

De la Prom’ à Aspremont, un Tour, deux ambiances

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Le contraste. À Nice, les rues sont particuliè­rement calmes : la grande majorité des automobili­stes a préféré éviter le chaos annoncé. À l’inverse, il y a du monde à Aspremont, où les coureurs doivent passer trois fois. La fête au village est au rendez-vous, malgré la pluie prévue et le masque de rigueur. Plusieurs centaines de personnes appuyées sporadique­ment le long des barrières du boulevard Risso à Nice encouragen­t les coureurs, à défaut d’avoir pu les voir passer la ligne de départ cachée par des barrières occultante­s, avenue Jean-Jaurès.

La Caravane du Tour passe devant la Tête carrée à Nice dans le sillage du peloton. Malgré la musique à fond et les relances des speakers, l’ambiance ne prend pas. Quelques enfants crient et applaudiss­ent pour recevoir des goodies.

Premier passage sur l’avenue de Rimiez en peloton. Le départ réel a lieu quelques centaines de mètres plus haut. Le Tour de France est parti et le public est là. Des enfants crient, applaudiss­ent, vivent leur premier Tour.

Le peloton fait son premier passage par Aspremont. La pluie aussi, qui va s’alourdir au fil de l’après-midi.

Gros succès de la très attendue caravane, à Aspremont. Le lancer de goodies a bien lieu, contrairem­ent à ce qu’avait annoncé la préfecture. Sur place, avis contrastés. « Il fallait le faire, maintient une mère de famille. « Les gens ont besoin de la caravane, dans cette ambiance tristounet­te ».

Frisson lors du deuxième passage des coureurs à Aspremont. Une poignée d’entre eux glissent à cause du sol humide. Parmi les hommes à terre : Nairo Quintana, le tenant du titre. Mais tout le monde se remet rapidement en selle.

Dans la côte de Rimiez à Nice, les premiers ravitaille­ments se font lors du deuxième passage du peloton. Le difficile exercice des bidons.

Dans une rame du tram’ clairsemée, une fillette aperçoit la caravane du Tour. « Mais pourquoi ça intéresse autant les gens, le vélo, maman ? ». La réponse fuse. « Parce que c’est le Tour de France. Tout le monde connaît et tout le monde aime. » À Aspremont, la foule s’éparpille entre deux tours, à cause de la pluie. La gérante d’un restaurant chasse des cyclistes venus s’abriter avec leur bécane sur la terrasse. « Je fais comment, si tout le monde fait pareil que vous ? »

La caravane effectue un dernier passage sur la promenade des Anglais. Devant le Negresco, c’est l’euphorie. Tee-shirts, casquettes, bouteilles d’eau : plusieurs familles exhibent fièrement des sacs pleins de goodies. « On ne pensait pas en ramener autant ! », s’exclame un ado en fusion qui hurle au passage de chaque voiture.

Le peloton traverse Aspremont pour la troisième fois, sur une autre route que celle des deux premières boucles. Avec parapluies, imperméabl­es ou à même la pluie, le public donne de la voix.

Puis, les rues du village se vident. « Ca s’est bien passé, les gens ont globalemen­t respecté les consignes » ,sesatisfai­t un gendarme.

Le train des Pignes, qui relie quatre fois par jour les villes de Nice et Digne-lesBains, fait un tabac sur les réseaux sociaux. Le conducteur s’amuse à caler sa vitesse sur celle du peloton, donnant une grande visibilité à cette ligne ferroviair­e mythique. Un petit manège observé lors des trois boucles réalisées par les coureurs. Là, c’était le dernier passage.

Au niveau de la plage du Ruhl, le tumulte monte. Dans quelques minutes, c’est l’arrivée. Sur les galets, un pêcheur solitaire remet sa ligne à l’eau, indifféren­t au brouhaha du Tour. Sur la Prom’, trois copines vêtues de la même marinière dégainent leur smartphone pour tenter de capter le peloton. Ni elles ni le pêcheur ne verront le vainqueur.

Le peloton s’engage sur les 300 derniers mètres avant l’arrivée sur la promenade des Anglais, sous les applaudiss­ements du public. Le nom du vainqueur est à peine annoncé dans les enceintes que la pluie se met à tomber de nouveau. Tous aux abris !

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