Plongée au coeur de la brigade maritime
Ce week-end, nous avons suivi les agents de la Division de la police maritime et aéroportuaire de Monaco. Une unité de la Sûreté publique, où polyvalence et spécialisation s’avèrent primordiales
Dix heures pétantes, hier, plage du Larvotto. Dernier week-end de farniente avant la rentrée scolaire. Plus qu’une quinzaine de jours, aussi, avant une (nouvelle) fermeture du site balnéaire. Poursuite des travaux de réhabilitation, oblige. Il n’y a pourtant pas foule sur le sable. On est loin de la jauge maximale fixée à 2000 personnes, en ces temps troublés de Covid-19. À l’entrée de la passerelle menant à la plage, une société privée de sécurité veille scrupuleusement à ce que le masque soit porté. Rares furent les récalcitrants parmi les 146 589 personnes qui ont transité par-là depuis le 1er juillet. Circulant sur le platelage bois, quelques têtes en l’air sont, toutefois, gentiment rappelées à l’ordre par les hommes de la Division de police maritime et aéroportuaire (DPMA).
Une véliplanchiste secourue par le Libecciu
Flamme verte, hier matin. Guère d’interventions notables, mis à part la traditionnelle bobologie. Les agents de cette unité de la Sûreté publique – épaulés dans la surveillance de la baignade par cinq maîtres-nageurs sauveteurs
– s’adonnent à un exercice en (1) scooter des mers. Une minute et 45 secondes pour extraire la victime en difficulté (lire page suivante). Rapidité et efficacité. Deux qualités mises en pratique l’aprèsmidi même. Vers 18 h 30, prise dans des creux de quatre mètres, une véliplanchiste se retrouve en difficulté au droit de l’héliport de Monaco. Prévenus, les hommes de la DPMA sortent la vedette Libecciu pour secourir la jeune femme et la ramener à bon port, à
Cap-d’Ail. Saine et sauve. Le tout sous l’égide du CrossMed, conformément à la convention SAR. En 2019, la DPMA a réalisé 61 interventions : dépannages, remorquages, sauvetages… « Le secours et la recherche en mer, un milieu hostile, sont notre coeur de métier. Le temps est souvent compté et l’on se doit d’intervenir vite et bien », affirme le commandant Isabelle Castelli, responsable de la DPMA, dans laquelle évoluent 38 agents de terrain et 2 administratifs.
Son action, pourtant, couvre un spectre de missions bien plus large : lutte contre les pollutions en mer, surveillance des plages, contrôle transfrontalier avec un renseignement opéré au coeur des deux ports et de l’héliport du pays (lire ci-dessous), et enfin la sûreté portuaire. Sans oublier la gestion des alertes météo et des plans de prévention. « C’est une Division de spécialisations où il y a énormément de travail de préparation, d’acquisition et de maintien de compétences de haut niveau », poursuit-elle.
« On est multi-cartes »
Au sein du poste central, situé au fond du quai Antoine-Ier, les agents multiplient les casquettes. «Onest multicartes », sourit l’un d’entre eux. Pilote de scooter des mers, patron ou second d’embarcation, plongeur ou encore technicien en identification subaquatique. Pendant un week-end, nous avons collé aux basques des agents de la DPMA et découvert, donc, une unité aux multiples facettes. Reportage.