Les tests PCR vont être augmentés
Face à la forte demande pour réaliser un test PCR, impliquant de fait un délai rallongé pour obtenir le résultat, le gouvernement princier annonce augmenter sa capacité de prélèvements
Des appels aux laboratoires qui sonnent dans le vide. Presque une semaine d’attente pour glaner un rendez-vous au Laboratoire de biologie médicale à Fontvieille. Jusqu’à deux heures d’attente, lundi dernier, à celui de Cerballiance à Beausoleil. Se soumettre à un test PCR – un prélèvement effectué dans le nasopharynx à l’aide d’un écouvillon – s’apparente à un long chemin de croix. Il faut clairement s’armer de patience, à Monaco comme dans les communes limitrophes. Surtout si la priorité ne vous est pas accordée. « Ces dernières semaines, la demande a explosé et cela a créé une certaine tension, confirme, sans ambages, le Dr Olivier Dejoux, médecin biologiste chez Cerballiance à Beausoleil. Ilyaeu les procédures pour voyager, les cas positifs qui ont augmenté et, donc, la recherche de cas contacts. On a été obligé de prendre en priorité les patients symptomatiques et présentant des pathologies. Ils sont prioritaires sur les demandes de curiosité ou liées à des voyages. Au 1er octobre, on doublera notre production. »
heures d’attente au labo des Moneghetti
Une réorganisation nécessaire, également, aux laboratoires de Monaco, dont le personnel de Fontvieille devait, en plus des tests PCR, gérer les analyses de biologie médicale traditionnelles. Depuis hier, ces prélèvements ne se font désormais plus que sur un seul site : celui des Moneghetti, niché au 41 boulevard du Jardin Exotique [sans rendez-vous, de 9 h à 13 h, N.D.L.R.]. Une capacité théorique de 150 tests PCR par jour, selon la direction. Hier matin, pour cette première journée, on observait une file d’attente de plusieurs heures. « Je voulais me faire tester pour me rassurer, car j’ai un cas contact dans mon entourage. J’ai attendu quatre heures. A priori, je dois attendre une semaine avant le résultat », raconte Héloïse, la toute dernière patiente de la journée. En effet, sur le site Internet, la direction du laboratoire prévient : « Attention, 3 à 5 jours pour les résultats en raison de la saturation des services. »
« Le délai de résultat peut potentiellement accroître les risques de propagation du virus », s’émeut un professionnel de santé de la Principauté. D’où l’importance cruciale de respecter les gestes barrières en toutes circonstances.
Dans ce contexte de forte demande et de tension sur l’approvisionnement du matériel – que ce soit des tests PCR, des réactifs pour l’analyse ou d’écouvillons pour les prélèvements – le gouvernement monégasque réagit. «Dès cette semaine, notre capacité sera portée à 1 260 prélèvements par semaine, contre 960 auparavant. Une équipe d’infirmiers libéraux et du personnel du centre médico-sportif renforcent la capacité de prélèvements de la ville. »
Bientôt des analyses plus rapides
Le CHPG, qui ne traite que des cas bien spécifiques (lire ci-contre) ,a d’ores et déjà précommandé un nouvel automate Abott, en cours d’homologation CE (1). Avec cette machine, les résultats sortiront en… vingt minutes. Sur le papier, cela permettrait de réaliser trente analyses supplémentaires par jour. Le Centre scientifique de Monaco, lui, est en attente de livraison d’un automate, dont la capacité journalière avoisinera les 1 200 analyses par jour. Commandé en mai par l’État, il ne devrait être opérationnel qu’à la mi-novembre. « Comparée à d’autres États européens, la capacité de prélèvement à Monaco, rapportée à sa population se situe à plus du double de celle de la Belgique, de la France, de l’Allemagne ou de l’Islande et à quatre fois celle de la Suisse ou de l’Italie» , conclut le gouvernement.