Un dernier au revoir
Après trois journées dans les Alpes-Maritimes, le Tour est arrivé hier à Sisteron où Ewan a gagné le sprint. Aujourd’hui, le Maillot Jaune d’Alaphilippe va être attaqué vers Orcières-Merlette
Le Tour et les Alpes-Maritimes, c’est déjà fini. Après une semaine de présence et trois étapes, la Grande Boucle a salué, hier, une dernière fois le département lors d’une longue traversée d’est en ouest, de Nice à Séranon, pendant 90 kilomètres.
On ne peut pas dire que les cieux ont offert le plus bel accueil aux 176 coureurs engagés samedi (172 aujourd’hui) sur le Tour. Après le déluge de samedi, le peloton a encore eu droit à de belles averses à partir du col du Pilon, à la sortie de Grasse.
Et que dire du sort réservé à Anthony Perez. Le grimpeur de la Cofidis avait repris hier sa bataille pour le maillot à pois, entamée dimanche avec Benoît Cosnefroy sur les pentes des cols Saint-Martin et du Turini. En passant en tête des cols du Pilon et de La Faye, devant son rival d’AG2R, il s’était assuré le maillot à pois. A condition de rallier l’arrivée.
Vasseur : « Une dure journée »
Malheureusement, après une crevaison, le coureur de l’équipe de Cédric Vasseur a tapé une voiture à 80 km/h en rentrant dans le peloton. Résultat une fracture ouverte costale, avec possible pneumothorax et un abandon.
« C’est une dure journée » ,a soufflé Vasseur, qui a envoyé son coureur à l’hôpital de Digne. « Il avait à coeur de prendre ce maillot, il s’était glissé dans la bonne échappée, mais l’aventure s’arrête là. »
Jérôme Cousin (Total Direct Energie), lui, a dû se sentir bien seul. Premier attaquant du jour, l’homme qui avait déjà gagné à Sisteron, sur Paris-Nice en 2018, est parti dès le départ réel avec Perez et Cosnefroy sur son porte-bagages. Au kilomètre 71, les principaux points pour le maillot de meilleur grimpeur étant distribués, ses deux acolytes ont abandonné à son triste sort le baroudeur. Il lui restait alors 127 kilomètres avant l’arrivée à Sisteron.
16 de trop, car les équipes de sprinteurs n’ont pas laissé passer pareille occasion de lever les bras. A ce petit jeu, c’est Caleb Ewan qui s’est montré le plus rapide, en sautant Sam Bennett sur la ligne. L’Australien, très loin lors du premier sprint samedi (19e) et qui a déjà perdu deux équipiers (Degenkolb et Gilbert), a renoué avec le succès, lui qui avait raflé trois étapes l’an passé.
« C’était plus difficile sans mes deux coéquipiers, mais les autres ont tout donné. Il y avait du vent de face, j’ai réalisé une sortie parfaite qui m’a permis de l’emporter ».
Alaphilippe : « Je vais défendre ce Maillot »
Aujourd’hui, on va changer totalement les noms des acteurs principaux. En route vers Orcières-Merlette, première arrivée au sommet de ce Tour, ce sont les purs grimpeurs qui vont s’attaquer au Maillot Jaune de Julian Alaphilippe et ses 17 secondes d’avance.
« Les écarts se compteront en secondes à l’arrivée, estime Guillaume Martin, de la Cofidis. Il peut conserver son Maillot, il peut même gagner sur un parcours comme ça».
Un avis qui n’est pas partagé par tous. « Il y a de faibles écarts, je ne vois pas son équipe contrôler pour défendre son Maillot trois semaines, estime l’ancien coureur Amaël Moinard. Je le vois plus le laisser filer, pourquoi pas à Orcières-Merlette pour se concentrer sur d’autres étapes ».
Les jeux sont lancés.
« Je vais défendre ce Maillot, tout donner, car c’est une fierté et un immense bonheur, mais je ne me projette pas. Je vois jour après jour », a de son côté lâché le leader de Deceuninck.
Une chose est sûre, Julian Alaphilippe va entrer un peu plus dans l’histoire du cyclisme français aujourd’hui en portant son 16e Maillot Jaune et rejoignant Bernard Thévenet, au 12e rang national des plus capés.
Un jour de plus et c’est Roger Pingeon qui sera avalé.