Monaco-Matin

« Un Grand Départ hors normes avec tant d’émotions »

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Quel bilan peut-on faire de ce Grand Départ niçois ?

Un départ hors normes.

Au sens propre vu les conditions sanitaires, avec toutes les difficulté­s que cela engendre au niveau de l’organisati­on. Je tiens d’ailleurs à tirer un grand coup de chapeau à la Ville de Nice et la Préfecture des Alpes-Maritimes pour l’organisati­on. Ce fut un weekend hors normes également au niveau de la course avec ce contraste total entre le samedi et le dimanche. La pluie, que vous n’aviez pas vue à Nice depuis des semaines et des semaines, arrive et transforme la route en patinoire avec du verglas d’été. Des chutes, des chutes, des chutes, des chutes, un ciel d’encre et Kristoff, renaissant, qui va gagner.

Et le lendemain, boum, le soleil, l’attaque de Julian Alaphilipp­e, des sourires.

On a eu, finalement, les émotions que l’on attendait. Je l’avais d’ailleurs dit aux coureurs lors du briefing d’avant-Tour : « Offrez-nous des émotions, profitez-en ».

On a eu des émotions, samedi, malgré tout, et puis dimanche avec Alaphilipp­e tel D’Artagnan, la victoire et ses larmes.

C’était donc un départ hors normes à tous points de vue, avec des audiences qui sont monumental­es. C’est sans doute l’un des Grands Départs où on a eu le plus d’émotions.

Samedi, lors du vrai départ, dans quel état étiez-vous ?

Au moment propre du départ, quand je baisse le drapeau, je ne peux pas dire que je ressens quelque chose de particulie­r mais je sais pourquoi (rires). Autour de moi, il y a trois grosses délégation­s importante­s qui arrivent dont celle du Prince Albert-II, une autre avec deux ministres : Roxana Maracinean­u et Jean-Michel Blanquer. On est ravi de les accueillir, mais ça m’occupe (rires).

Le plus dur est-il derrière vous ?

Pour nous, organisate­ur, le Tour c’est trois semaines d’étapes de montagne. On vient de faire les montagnes russes au Grand Départ, mais c’est toujours le cas lors d’un départ, Covid- ou pas. Froome qui monte le Ventoux à pieds, la coulée de boue et l’orage de grêle de Tignes, une autre fois au

Ventoux, en , où sept véhicules de pompiers remontent la course en sens inverse à cause des incendies, là, tu serres les fesses. Notre métier, c’est l’adaptation. C’est tout le temps comme ça. Ce que l’on vient de vivre à Nice, c’est le plus fort. Ça correspond à ce que fait Christian Estrosi sur la ligne lors de l’arrivée. Il crie : «Etc’està Nice!» . Avec plus de  millions de personnes qui ont regardé cette arrivée du Tour à Nice. Nice a tellement fait, tellement donné pour ce Grand Départ. Christian Estrosi voulait ce Grand Départ depuis onze ans et quand ça vient… Ça vient dans une situation que personne ne pouvait imaginer. La volonté a toujours été de continuer à vivre. Et Jean-François Delfraissy, le patron du conseil scientifiq­ue, a dit récemment que la pandémie s’apparentai­t à une maladie chronique, donc ça veut dire que l’on doit vivre les uns avec les autres, avec des masques, de la distanciat­ion, il faut s’adapter. Même si on est des profession­nels de l’adaptation, c’est une année particuliè­re. Le Tour, c’est un voyage mais là, c’est un voyage singulier.

Le Tour sert-il de laboratoir­e pour d’autres événements ?

Je ne sais pas, je n’ai jamais organisé d’autres événements de ce genre. Et puis c’est de l’itinérance, c’est à part, c’est le chien qui traverse devant Sandy Casar à Angoulême et qui le fait tomber, ça ne l’empêche pas de gagner l’étape mais il peut se casser la clavicule. On est sur la route, sur les routes, on est dans la vie, les conflits sociaux, etc. Un matin, tu as le sourire en prenant ton café et tu te dis que la journée va être peinarde, et puis… Ça arrive dans tous les événements mais nous, c’est à plus grande échelle, c’est l’itinérance qui fait ça. On doit s’adapter en permanence.

Justement, comment avez-vous vécu cette étape de samedi ?

C’est la course… J’entends les chutes à la radio mais je ne les vois pas. Celle de Lopez « Superman » qui peut mal finir et celle de Pinot.

La première boucle, tout se passe normalemen­t et puis ensuite… Ça change tout. J’ai beaucoup aimé la réaction des coureurs, si ça va moins vite, il y a moins de chutes. Personne ne demande aux coureurs d’aller à tombeaux ouverts dans les descentes, ça m’a même soulagé.

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