Une rentrée scolaire sans accroc
C’était hier, haut les masques, pour une reprise des classes sous surveillance sanitaire, en raison de la Covid-19. Une reprise néanmoins bien orchestrée et réussie de l’école au lycée
Les trois coups de la rentrée ont sonné hier matin pour les 194 232 élèves de l’école au lycée des Alpes-Maritimes. Une reprise hors norme, sans guère d’attroupements parentaux aux portes des établissements, avec port obligatoire du masque pour tous, à l’exception des écoliers qui en sont dispensés. Une rentrée sous surveillance, Covid-19 oblige, bien orchestrée, par vagues successives, pour mieux soigner l’accueil des élèves et notamment des petits nouveaux dans un cadre scolaire et sanitaire plus strict. Pour apprendre, dès le départ, à conjuguer attention en classe, lavages des mains et gestes barrières. À suivre sans modération...
Reprise « confortable »
Pour cette rentrée pas comme les autres, les consignes ministérielles relayées par le recteur de l’académie de Nice, Richard Laganier, sont claires : retour en classe obligatoire pour remettre les élèves au travail et à niveau après six mois sans cours à l’école. L’objectif : consolider les savoirs fondamentaux, avec priorité accordée au primaire. Avec 54 postes enseignants en plus octroyés aux écoles des Alpes-Maritimes, la rentrée de la maternelle au CM2 s’est faite au large. Au bilan, des classes globalement moins chargées au niveau des effectifs et des élèves présents en nombre, heureux de reprendre l’école. Même au SNUIpp, principal syndicat enseignant, on reconnaît une rentrée «à l’aise », « confortable », grâce à ces 54 postes « dont 12 n’ont pas été encore utilisés, pointe Gilles Jean, secrétaire départemental du SNUIpp. Fort de cette enveloppe, il ne devrait pas y avoir de fermeture de classe surprise dans les écoles ». Réponse, vendredi, lors du CTSD (comité technique spécial départemental) chargé de procéder aux ultimes ajustements une fois la rentrée des élèves digérée.
15 élèves par classe : « retours unanimes »
Douze postes en réserve pour les écoles du département, prêts à être utilisés une fois la rentrée bouclée : de mémoire de syndicaliste, cela s’est rarement vu. Au SNUIpp, on sait en tout cas comment les utiliser : ouvrir des postes de Rased (réseau d’aide spécialisée pour élèves en difficulté). « C’est de cela dont on a besoin : un suivi individualisé réalisé par des maîtres spécialisés pour rattraper les décrocheurs après six mois d’une école facultative », insiste Gilles Jean.
Et d’expliquer que pendant et après le confinement, les enseignants, tout en assurant la continuité pédagogique à distance, ont accueilli des groupes restreints de 15 élèves maxi. « Les retours ont été unanimes, certifie Gilles Jean. Les collègues heureux dans leur classe, face à des élèves ravis d’apprendre dans une ambiance détendue. » Selon lui, il faudrait généraliser cette expérience « largement positive », lancer un plan quinquennal pour dédoubler les classes dans toutes les écoles, en suivant le modèle de l’éducation prioritaire. « Après tout, poursuit-il, d’autres pays européens, dont l’Italie, l’ont fait pour rattraper le retard scolaire à cause de la pandémie et du confinement. Pourquoi pas nous ? »
Peu d’absents dans le secondaire
Dans le secondaire (collège et lycée) la rentrée s’est aussi déroulée progressivement, pour accueillir les différents niveaux de classe. À charge pour chaque établissement d’organiser ses propres modalités, selon son propre rythme. Si dans certains établissements, la reprise s’étale jusqu’à demain, jeudi, dans d’autres elle a été bouclée en une journée. Cas du lycée Apollinaire à Nice, où les 1 220 élèves attendus ont réintégré leur classe respective, « sereinement » et masqués (voir cidessous). Et les absents ? «Il y en a eu, un à deux élève(s) pas classe, soit autant qu’une rentrée ordinaire, sans épidémie », répond la proviseure, Sylvie Pénicaut, par ailleurs secrétaire académique du SNPDEN-Unsa, syndicat de chefs d’établissement. Autre clin d’oeil de cette reprise si particulière : les lycéens se sont présentés masqués avant même de recevoir, leur lot de masques lavables et les consignes sanitaires de cette rentrée si spéciale...