Evaluations, remise à niveau : une année décisive
Déceler les éventuelles fragilités, combler les lacunes, proposer un accompagnement individuel pour chaque élève sans discriminer, décourager ni cliver. Le défi de la rentrée est de taille
Alors que cette rentrée 2020, si particulière compte tenu du contexte sanitaire, s’est déroulée sans anicroche dans les Alpes-Maritimes, hier, la tache qui attend les enseignants est colossale : (re)mettre les élèves à niveau après plusieurs mois sans école, voire, pour certains, sans enseignement du tout.
Cette année, aux évaluations standardisées obligatoires pour les « niveaux charnières » : CP, CE1, 6e et 2de, organisées à chaque rentrée depuis 2018, s’ajoutent des « tests de positionnement » pour tous les niveaux de classes.
Pour ces derniers, non obligatoires mais fortement recommandés par le ministère de l’Education, des outils sont à la disposition des enseignants via la plateforme Eduscol depuis juillet.
« Point de situation »
« Aujourd’hui ces évaluations prennent tout leur sens au regard de la crise sanitaire, puisqu’il s’agit de faire un point de situation avec chacun de nos élèves, identifier les fragilités pour les accompagner vers une meilleure réussite », détaille le recteur de l’académie de Nice Richard Laganier. Au CP et au CE1, les évaluations devront être effectuées entre le 14 et le 25 septembre. Pour les CP, un second temps d’évaluation à mi-parcours doit se tenir entre le 18 et 29 janvier. Pour les classes de 6e et 2de, les tests doivent être programmés entre le 14 septembre et le 2 octobre. Les syndicats d’enseignants prédisent des résultats décevants, voire dévalorisant, pour les notions qui n’ont pas pu être étudiées en classe, et qui pourraient décourager les élèves et culpabiliser les familles (lire par ailleurs).
« Le but n’est pas de sanctionner mais de voir où sont les difficultés et proposer un accompagnement personnalisé », rassure le recteur d’académie.
Cet accompagnement « pourra aussi se faire en classe, à l’école ou à la maison, en distanciel. Là, le numérique peut être un appui. Nous prévoyons un accompagnement important jusqu’à la Toussaint, avec, pendant les vacances de la Toussaint, des stages de réussite ou école ouverte », poursuit Richard Laganier. Les moyens seront-ils à la hauteur des besoins ? Oui, assure le recteur qui comptabilise 180 000 heures supplémentaires distribuées dans les établissements de l’académie consacrées au soutien, à l’aide personnalisée, au dispositif « vacances apprenantes » qui se poursuit. Au collège, le dispositif « Devoirs faits » est en place dès le début de l’année scolaire (lire ci-dessous).
Combien de temps prendra cette remise à niveau ? « Pendant le confinement les inégalités scolaires se sont
creusées. Pour certains la remise à niveau prendra plusieurs semaines pour d’autres toute l’année scolaire », prédit Gilles Jean,
secrétaire départemental SNUipp-FSU.