À Beausoleil, une rentrée (presque) comme les autres
Des centaines de petits beausoleillois ont repris, hier, le chemin de l’école dont près de 300 à Paul-Doumer. Une rentrée (presque) comme les autres, si l’on excepte le port du masque
Sur le mur de l’école Paul-Doumer, à côté de l’alphabet latin écrit à la peinture noire, une phrase nous interpelle d’entrée. « Le banc de l’amitié », peut-on lire. Elle prend tout son sens à la vue de Victoria, Alex, Wael, Martin et Francis, cartables sur le dos, en train de refaire le monde sur cette assise en béton. Deux mois sans se voir, ça donne forcément des discussions passionnées à quelques minutes de rentrer en classe. Une rentrée échelonnée pour 280 élèves –
(*) comme dans toutes les écoles de Beausoleil, d’ailleurs – pour éviter d’importants regroupements devant l’enceinte scolaire. Au portail, pourtant, difficile de se frayer un chemin. La configuration des lieux et la promiscuité avec l’avenue éponyme n’aident pas à la distanciation sociale. Mais, à quelques rares exceptions, tous les parents d’élèves portent le masque. Avec discipline. Finalement, mis à part ce signe distinctif que doivent arborer les adultes, cette cuvée 2020 semble être une rentrée comme une autre. Ça rit, ça pleure, ça rassure les plus réfractaires. « On est aussi serein qu’une rentrée normale. Le fait qu’ils aient repris l’école en juin a beaucoup aidé. On est moins dans l’inconnu », lâche une maman. Pas loin, Loïc, le papa de Laly, s’engage sur le terrain politique en fulminant contre les décisions du gouvernement français. « Il y a quand même des incohérences. Soit tout le monde porte le masque, enfant comme adulte, soit personne ne le porte. Tout n’est pas logique. »
Des visages déjà connus
À l’intérieur de l’école, seuls les parents des écoliers rentrant en petites sections sont autorisés à pénétrer. Petite photo souvenir et câlin appuyé de Priscilla et Sandro à leur petite Selena. Elle se lave les mains puis découvre son nouvel environnement. Sans un pleur. « Depuis le mois de janvier, on a un dispositif avec la crèche où l’on accueille les enfants sur du temps scolaire, accompagnés par leurs parents et le personnel de la crèche, pour les faire jouer avec les enfants de Paul-Doumer, confie Julien SensOliver, directeur de l’établissement. Ils connaissent donc déjà les lieux et les visages sont connus. Cela rassure tout le monde, enfant comme parent. » Les portes des classes se ferment une à une. Attention, ne pas déranger : apprentissage de la vie en cours. *