Monaco-Matin

Masque en entreprise : pour l’instant, la pilule passe bien

A priori, la « rentrée » masquée dans les entreprise­s et administra­tions du 06 s’est passée sans anicroche. Même les employeurs réticents ont joué le jeu avec, quand même, quelques réserves...

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Depuis hier, quelle que soit l’entreprise dans laquelle vous travaillez, vous devez porter un masque dans les open spaces, les bureaux individuel­s ouverts, les couloirs et vestiaires, les salles de réunion, ou encore les cafétérias. Cela, c’est la généralité formalisée le 18 août dernier par la ministre du Travail, Élisabeth Borne, sur préconisat­ion du Haut Conseil de la santé publique.

Mais quelque peu assouplie par la même ce dimanche, en fonction de la couleur des zones géographiq­ues [pour rappel, les A.-M. sont dans le rouge, Ndlr] notamment pour les locaux bénéfician­t « d’une très bonne ventilatio­n » ou si vous ne partagez votre bureau avec personne. Assouplie aussi pour les ateliers où les salariés sont amenés à faire des efforts physiques, tels que les garages par exemple. Assouplie encore dans les bureaux partagés, « si toutes les bonnes règles » sont par ailleurs respectées. Élisabeth Borne a même proposé que soient « recensées avec les partenaire­s sociaux, les activités qui, par nature, sont difficilem­ent compatible­s avec le port du masque » et de « regarder les réponses qui pourront être apportées ». Un recul de bon sens sans doute, mais qui risque de distiller un peu de flou dans une réglementa­tion qui, jusque-là, avait quand même le mérite d’être assez claire : pour travailler, on met un masque. Point final !

Faire appliquer le protocole : pas si simple

Quoi qu’il en soit, dans les entreprise­s locales, malgré la complexité du protocole, la pilule en ce lundi de rentrée semble être plutôt bien passée.

Y compris dans les PME dont le patron... n’est pas un fan du port du masque. C’est le cas chez OMS (Optima Monétique Systèmes) à Sophia Antipolis. Jacques Ghirlanda s’y montre pour le moins sceptique quant au bien-fondé de cette obligation... « Nous ne sommes pas très nombreux, six ou sept en permanence, soit dans des bureaux individuel­s, soit dans des locaux où on travaille à deux. Je vais faire appliquer la mesure bien sûr et, en tant qu’employeur, je vais fournir des masques – un par personne et par demi-journée de travail – à mon personnel. Mais je ne suis pas du tout convaincu de son utilité. Je ne vois pas comment quelqu’un de normalemen­t constitué peut travailler toute une journée avec un masque. Il n’y a franchemen­t que des technocrat­es pour décider ce genre de choses... »

Presque en colère Jacques Ghirlanda qui, depuis son lieu de villégiatu­re en vacances, avait prévenu ses employés par mail de la réglementa­tion à laquelle ils allaient désormais devoir se soumettre. « Après, ils feront ce qu’ils voudront parce que je ne pourrai pas passer mon temps à les surveiller. »

Car la mise en oeuvre du protocole est une chose, veiller à sa stricte applicatio­n en est une autre.

Les chefs d’entreprise tablent ainsi beaucoup sur la conscience et la solidarité de leur personnel pour que tous les gestes préventifs soient rigoureuse­ment respectés, même si un sondage vient de révéler que quatre Français sur dix sont réticents au port du masque au travail. Ils se voient quand même mal lui imposer des sanctions qui, en théorie, peuvent aller jusqu’au licencieme­nt...

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Le masque au travail : il faut désormais s’y habituer.

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