Angoulême : bilan positif, public présent
Clap de fin pour le FFA, version 2020 ! Une édition dense avec plus de 60 films à l’affiche, dont la majorité en avant-première… et un bilan plus que positif. La qualité, la diversité et aussi, heureusement, le public étaient au rendez-vous en dépit du contexte si particulier.
Ce cru a été marqué par une homogénéité entre les premiers rôles masculins et féminins, avec des prestations de premier choix. Côte hommes : Kad Merad (Un triomphe), Alex Lutz (5ème Set), et Vincent Macaigne (Médecin de nuit) ont bouleversé l’assistance en s’éloignant de leur zone de confort dans des personnages plus sombres qu’à l’accoutumée.
Du côté des actrices, la sensation est venue d’Emmanuelle Béart, dont la présence est de plus en plus rare. Dans la peau d’une femme à la recherche du désir perdu, elle magnifie L’Étreinte imaginé par Ludovic Begery. Les performances du trio Isabelle Adjani / Maïwenn / Rachida Brakni dans Soeurs et de Virginie Efira pour Adieu les cons et Police sont tout aussi remarquables.
Suzanne Lindon, belle découverte
Parmi les jolies découvertes, la plus marquante est Seize printemps, premier longmétrage réalisé par Suzanne Lindon, qui marche sur les traces artistiques de ses parents : Sandrine Kiberlain et Vincent Lindon. La jeune femme traite d’un amour naissant entre une lycéenne encore mineure et un acteur de théâtre trentenaire avec beaucoup de sensibilité. Pour ses débuts derrière la caméra, Nicolas Maury, un des assistants dans la série Dix pour cent, livre pour sa part Garçon chiffon .Un film personnel mais bancal sur le thème de la jalousie, dont l’originalité et les nombreuses références s’efforcent à dissimuler certaines longueurs. Son humour assez particulier, peut aussi diviser.
En marge de ces nouveaux talents, les artistes confirmés ont tenu leur rang. Meilleur exemple : Des hommes de Lucas Belvaux. Le cinéaste belge porte un regard pertinent sur le traumatisme des anciens combattants de la guerre d’Algérie. Un film fort qui fait le lien entre passé et présent tout en magnifiant, là encore, les acteurs Gérard Depardieu, Catherine Frot, Jean-Pierre Darroussin… sans oublier la jeune génération, comme le comédien Yoann Zimmer, que l’on avait déjà aperçu dans le dernier film de François Ozon, Été 85.