Sénatoriales : Anne Sattonnet se lance
Anne Sattonnet y va ! La Vençoise, vice-présidente au handicap du Département, se lance aux sénatoriales à la tête d’une liste divers droite baptisée « Pour une République des territoires ». Forte de vingtcinq ans de mandats municipaux ou départementaux, celle qui a rejoint Les Républicains voici trois ans, après avoir longtemps été membre du Parti républicain et proche de Jean-Louis Borloo, revendique sa liberté pour justifier la concurrence faite à la liste officielle LR, qu’elle juge inaboutie. Fille de l’ancien préfet Pierre Costa, auprès duquel elle a appris à aimer la France profonde au gré de ses pérégrinations, de Vesoul à Nice, cette toute fraîche grand-mère de 59 ans est mère de trois enfants, dont Emilie Satt, la chanteuse du groupe Madame Monsieur. Elle a une formation de juriste, spécialisée en droit de l’urbanisme et environnemental.
Qu’est-ce qui motive votre candidature ?
L’organisation des territoires est, pour moi, un enjeu majeur de notre République. Un enjeu de démocratie et un enjeu pour la planète. La crise a démontré que les maires sont les piliers de la République. Mais depuis des années, la compétence générale des communes est bafouée par l’administration centrale, leurs moyens sont réduits et les normes sont de véritables étouffoirs de l’action publique locale.
Ce constat dressé, que ferez-vous au Sénat ?
Je veux travailler sur trois grands thèmes : libérer l’énergie des communes et des maires, adapter rapidement nos modes de développement et ramener les fonctions vitales dans les territoires. Il faut leur redonner les moyens d’organiser l’action sociale et la solidarité. Que ce soit sur des thématiques économiques, de sécurité, alimentaires ou sanitaires, sur le grand âge ou le logement, les territoires sont la bonne échelle de décision et les maires ont la légitimité pour impulser les décisions.
La liste LR officielle ne défend pas cette vision-là ?
Ma liste est une liste divers droite complémentaire de la liste LR. Celle-ci compte des personnalités légitimes à être candidates mais elle recèle aussi des manques en termes de représentation géographique et de compétences. Je suis une élue de la ruralité dans le plus grand canton du département, j’ai vingtcinq ans de mandats locaux derrière moi, j’ai vécu de l’intérieur l’intercommunalité, avec ses succès et ses dérives. Ma conviction est que la commune a la légitimité démocratique et que l’intercommunalité doit rester un outil au service du maire. La ruralité est essentielle à nos vies et à l’avenir de nos enfants. Or, elle est absente de la liste LR. Le monde se transforme très vite et la politique doit évoluer, s’ouvrir, pour rester efficace. Le mandat qui vient est porteur de très grands défis : la gouvernance locale ; l’environnement et la sécurité alimentaire ; des enjeux socio-économiques majeurs et des questions liées au grand âge et au handicap. Sur toutes ces questions, il faut agir et avoir les moyens d’agir. J’ai une expérience politique et une formation universitaire qui me donneront les moyens d’actions concrètes au Sénat. Je propose d’élargir le cercle.
Qui seront vos colistiers ?
La liste est bouclée et sera déposée en début de semaine prochaine. Je connais bien la vie politique… Elle sera dévoilée quand elle aura été déposée.
Aviez-vous postulé à une place sur la liste LR conduite par Dominique Estrosi-Sassone ?
Mon intérêt pour le Sénat est ancien : c’est l’une des raisons pour lesquelles je n’ai pas été candidate aux municipales à Vence. Je n’imaginais pas être candidate à la mairie et partir pour un autre mandat quelques mois après. Je suis une femme politique libre et engagée pour ce territoire, au sein de ma famille politique. Je l’ai démontré à de multiples reprises et je siégerai au sein du groupe majoritaire de droite si je suis élue. Mais je reste libre de mener mon engagement de manière responsable en présentant une liste devant de grands électeurs dont beaucoup me connaissent. J’avais exprimé de longue date ma volonté de siéger au Sénat. L’action publique que je mène depuis vingt-cinq ans a du sens et un certain nombre de personnalités me font l’honneur de soutenir ma démarche.
Il y a plusieurs mois déjà, certains à droite n’excluaient pas une seconde liste. La vôtre participe-t-elle d’une concurrence savamment organisée entre soi ?
Je suis poussée seulement par mon engagement au service de ce territoire, ma détermination et mon désir de faire avancer les grands enjeux de société devant nous. Je ne suis téléguidée par personne, juste guidée par mes convictions. Durant mes mandats, j’ai conduit des actions concrètes en matière d’aménagement du territoire, de risques majeurs, de handicap… J’ai, je crois, une légitimité à porter la voix de nos territoires au Sénat. D’autant qu’il va falloir y travailler vite, ce qui implique des élus ayant une bonne connaissance des institutions et du droit.
Avez-vous consulté Charles-Ange Ginésy et Eric Ciotti avant de vous lancer ?
Bien sûr. Nous avons avec Charles-Ange Ginésy un respect mutuel. J’ai beaucoup d’estime pour son engagement en faveur du Département. Il connaît ma détermination et je sais que ces quelques semaines vont être compliquées pour lui. Naturellement, je n’ai pas sollicité son soutien. Quant à Eric Ciotti, je l’ai informé de ma décision. Je suis une femme politique engagée mais libre.