Monaco-Matin

Roglic montre les dents

Le Slovène a remporté cette première arrivée au sommet à Orcières-Merlette, sans pour autant créer d’écarts. Julian Alaphilipp­e conserve son Maillot Jaune

- À ORCIÈRES-MERLETTE, ROMAIN LARONCHE

La grande explicatio­n entre leaders n’a pas eu lieu hier à Orcières-Merlette, théâtre de la première arrivée au sommet de ce Tour, mais la station des Hautes-Alpes a livré quelques enseigneme­nts. Le principal étant que Primoz Roglic est bien le co-favori à la victoire finale, avec Egan Bernal. Quelques jours avant le grand départ du Tour à Nice, le Slovène se disait incertain après sa chute sur le Dauphiné. Soit le leader des Jumbo-Visma bluffait, soit l’ancien sauteur à ski a très vite récupéré. Hier, il a parfaiteme­nt conclu le travail collectif encore impression­nant de sa formation. Dans les 5 derniers kilomètres d’ascension, les Néerlandai­s ont lentement mais sûrement épuisé tous leurs adversaire­s. Wout Van Aert, tour à tour sprinteur, puncheur ou grimpeur, a d’abord essoré tous les équipiers des autres leaders, avant que Sepp Kuss n’écrase un peu plus les pédales à 1,3 kilomètre du terme. Le vainqueur de la

Vuelta n’avait plus qu’à conclure. Pourtant, aux 500 mètres, c’est Guillaume Martin (Cofidis) qui a failli surprendre l’équipe dominante de ce Tour. « Les sensations étaient bonnes, comme je savais que je ne pouvais pas gagner au sprint, j’ai voulu être opportunis­te en tentant de partir aux 500 mètres ». Roglic a réagi tout de suite pour aller cueillir sa troisième victoire d’étape sur le Tour (après celles de Serre-Chevalier en 2017 et à Laruns en 2018).

Dans ce type d’arrivée, le Slovène est clairement le plus fort. En empochant les 10 secondes de bonificati­ons, il s’est rapproché à seulement 7 secondes de Julian Alaphilipp­e (5e hier), qui a toutefois assuré l’essentiel en conservant son Maillot Jaune. Le Montluçonn­ais va pouvoir porter aujourd’hui une 17e fois ce paletot, rejoignant Roger Pingeon et Lucien Peti-Breton parmi les Français les plus capés.

Alaphilipp­e : « Je suis battu par plus fort »

Son avance a fondu, mais elle devrait lui permettre de passer sans trop de problèmes l’étape du jour promise aux sprinteurs. Demain, vers le mont Aigoual, le risque sera plus important. « Je ne change pas mes plans, je vois au jour le jour », a réagi le Français, en conférence de presse. « Aujourd’hui (hier), le plan a été respecté et je tiens à remercier mon équipe qui a contrôlé jusqu’au pied d’Orcières. La satisfacti­on, c’est d’être encore en Jaune. Je ne passe pas loin de la victoire, mais j’étais au rupteur et je suis battu par plus fort. L’objectif, ce n’est pas de gagner le Tour de France, mais de rester en Jaune le plus longtemps possible et de gagner d’autres étapes ».

En attendant la prochaine explicatio­n dans les Cévennes demain, le bilan de la journée d’hier est à ranger dans la colonne positive pour les Tricolores. Outre Alaphilipp­e, Cosnefroy a conservé son maillot à pois, mais c’est surtout Thibaut Pinot,

Romain Bardet et Guillaume Martin (3e sur la ligne et désormais 5e au général à 13’’) qui sont arrivés parmi les 16 coureurs classés dans le même temps que Roglic. «Ce n’était pas l’arrivée la plus difficile, mais j’étais à fond sur cette montée sèche, avec les premier gros effort du Tour, estime Romain Bardet. Tout le monde est en train de se tester et on se rend compte que le niveau est très homogène entre les premiers ».

D’autres outsiders ont lâché quelques plumes hier. Pas autant que Merckx en 1971, qui avait perdu 8’42’’ sur Ocana à Orcières, mais Buchmann, le 4e du dernier Tour (9’’), Valverde (21’’), Martinez, le vainqueur du Dauphiné, Higuita, 3e de Paris-Nice (28’’) n’ont pas tenu le rythme des autres cadors dans les derniers hectomètre­s. Le Tour ne fait que commencer, mais le doute a déjà pu s’installer dans leur esprit.

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Roglic fait peur, Alaphilipp­e fait rêver. (Photos AFP)
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