Monaco-Matin

À l’université, reprise entre présence et cours à distance

L’IUM accueille aujourd’hui ses premiers étudiants depuis le mois de mars. L’année universita­ire s’appuiera sur des outils numériques pour alterner cours en présentiel et à distance

- CEDRIC VERANY cverany@monacomati­n.mc

Le bon point d’une crise, c’est qu’elle nécessite des adaptation­s. C’est le cas de l’Université de Monaco (IUM) qui rouvre ses portes aujourd’hui, après les avoir fermées en mars à l’heure du confinemen­t, pour lancer l’enseigneme­nt à distance, via des outils numériques. Les locaux neufs du quartier de la Condamine, inaugurés il y a un an, reprennent enfin vie.

Pour ce retour, d’abord, des premières années de Bachelor, puis des étudiants de MBA la semaine prochaine, la partition se jouera en trois temps. Une rentrée «hybride », comme la qualifie JeanPhilip­pe Muller, le directeur général. À savoir un tiers de cours en ligne synchronis­és avec interactio­n entre le professeur et les étudiants ; un tiers d’enseigneme­nts on line désynchron­isés que les élèves pourront utiliser comme ressource ; et un dernier tiers de cours en présentiel, dans les locaux de l’université. Une manière aussi de pouvoir alléger les groupes et de ne pas accueillir trop d’étudiants en même temps.

Une progressio­n dans les recrutemen­ts

Car les chiffres de l’établissem­ent supérieur monégasque sont stables. Ils progressen­t, même. « Cette année, nous observons un recrutemen­t record, avec près de 300 nouveaux étudiants dans toutes les sections. Il s’agit de notre plus grande rentrée. » Au total, plus de 700 étudiants sont attendus cette année, dont plus de 600 étudiants qui attaqueron­t leurs cours à l’IUM dès le premier semestre.

Sur cette masse, en provenance des quatre coins du monde, environ 20 % ne pourront pas, pour l’heure, rejoindre Monaco en raison des règles sanitaires en vigueur dans leur pays ou en Principaut­é.

Mais l’université s’est adaptée. Avec du matériel, notamment des caméras grand angle, qui permettron­t de filmer les sessions que les élèves doivent faire en présentiel à Monaco, pour y faire participer ceux contraints par l’impossibil­ité de s’y rendre.

Dans les locaux, où le personnel a fait son retour depuis la mi-août, les règles sanitaires sont poussées au maximum. Le port du masque pour tous – deux en tissu seront distribués à chaque élève – est obligatoir­e, les salles sont désinfecté­es deux fois par jour, la bibliothèq­ue reste fermée, mais la cafétéria demeure accessible par petits groupes.

« Nous limitons le nombre d’étudiants présents entre nos murs en même temps, il y a des schémas de circulatio­n. Et nous avons dû annuler tous les événements collectifs de rentrée, ainsi que notre traditionn­elle remise de diplômes. »

Tant pis pour les week-ends d’intégratio­n, la rentrée n’en sera que plus studieuse. D’autant qu’elle est à enjeu pour ces étudiants qui préparent leur avenir.

« Du mal à rencontrer le marché du travail »

« Les étudiants qui ont fini leur cursus au printemps ont eu plus de mal à trouver des stages ou un emploi. C’est une génération qui aura plus de mal à rencontrer le marché du travail, mais il y a des opportunit­és à saisir en mettant en avant les compétence­s digitales et des capacités d’adaptation », note JeanPhilip­pe Muller. Conscient de ces difficulté­s, celui-ci permet aux étudiants diplômés qui viennent de quitter IUM, de bénéficier encore pendant quelque temps des contacts de l’université avec le monde profession­nel.

C’est une des adaptation­s de la crise. Comme ce glissement vers des cours davantage virtuels. Objectif affiché : tendre vers 20 % du contenu pédagogiqu­e en ligne, de façon pérenne. « Nous avons beaucoup investi sur les parties pédagogiqu­es pendant la crise et sur les outils pour y parvenir. On voit le bénéfice, ça donne de la souplesse, ouvre des perspectiv­es. » De là à imaginer dans quelques années des jeunes diplômés de l’Université de Monaco sans mettre un pied en Principaut­é, il n’y a qu’un pas.

« Ce n’est pas notre volonté, répond le patron de l’IUM. Ce qui attire nos étudiants, c’est d’abord de vivre l’expérience Monaco. Et nous voulons enrichir cette expérience, grâce au “on line”. En libérant un peu les étudiants des cours magistraux, pour des choses différente­s et la possibilit­é de suivre à distance des formations plus spécifique­s. »

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Lors de l’inaugurati­on, en septembre , des nouveaux locaux de l’université, l’équipe n’imaginait pas finir l’année - à distance. (Photo archives Jean-François Ottonello)

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