Nice : le Festival du livre annulé, des conférences annoncées

Christian Estrosi a pris hier «une triste décision ». Celle d’annuler le Festival du livre de Nice, qui devait se tenir du 18 au 20 septembre, principalement sur le jardin Albert-Ier. Décision que le maire justifie par les chiffres préoccupants de la crise de la Covid-19 en cette rentrée. Après le report d’une 25e édition qui devait initialement se tenir fin mai-début juin, cette mesure a été actée, évidemment à regret. Il n’était « pas raisonnable » de courir ce risque alors que le salon avait attiré l’an passé quelque 59 000 visiteurs. La distanciation aurait contraint les libraires à réduire drastiquement le public lors des signatures, ce qui compromettait lourdement l’équilibre économique de l’exercice. Et des auteurs étrangers avaient de toute façon prévenu de leur absence, faute pour eux de pouvoir sortir de leur pays.

Toutes les hypothèses ont été envisagées. « Il aurait fallu réduire presque des deux tiers la capacité d’accueil du Festival, évalue le maire. Même en limitant le nombre de personnes à mille sur un même espace, en utilisant un tapis de comptage, on sait très bien que, face à un auteur à succès, il est impossible de contenir les gens, sans compter la manipulation du papier et des stylos. Le virus est là, il circule de plus en plus fort, je veux appliquer le principe de précaution de la façon la plus stricte. » Le kiosque à musique, les places du Palais-de-Justice et Pierre-Gautier auraient pu s’ajouter au jardin. Mais sur le plan sanitaire, la gestion aurait été trop complexe et hasardeuse.

Une version de substitution à l’étude

Le Festival du livre 2021 se déroulera du 28 au 30 mai. Cependant, tout n’est pas perdu cette année. Christian Estrosi, en lien avec les responsables logistiques et éditoriaux du salon, espère annoncer dans les prochains jours une version allégée et étalée de la 25e édition. « On ne s’interdit pas, et j’y réfléchis, de monter un festival sur trois mois. Avec des conférences où l’on inviterait des auteurs par groupes de trois, cinq ou dix, sur plusieurs week-ends, en limitant le public dans la salle mais en diffusant l’événement sur les réseaux sociaux. » Cette formule, en fonction de la disponibilité des écrivains, est sérieusement étudiée. La décision est attendue en milieu de semaine prochaine.

« Renoncer à une manifestation qui pourrait rassembler 40 000 personnes durant le seul week-end, cela ne veut pas dire purement et simplement que nous supprimons tout rendez-vous autour de l’actualité du livre », conclut Christian Estrosi. Ainsi, il n’est pas exclu qu’un jury puisse statuer sur la remise du prix Baie-des-Anges. Cette annulation est toutefois un nouveau coup dur pour l’hôtellerie, alors que l’arrière-saison s’annonce difficile. Même si le maire juge possible de maintenir un mois de septembre « intéressant », compte tenu des arrivées permanentes, «aujourle jour », de visiteurs de toute la France.