Le premier nanosatellite monégasque est en orbite
Dans la nuit de mercredi à jeudi, la fusée Vega a décollé de Kourou et placé en orbite le petit satellite d’Orbital Solutions Monaco. Aux dernières nouvelles, hier soir, le « bébé » allait bien
Enfin ! Après trois reports, pour cause de Covid en mars, puis de mauvaise météo en Guyane en juin, et enfin de typhon en Corée du Sud cette semaine, le lancement de la fusée Vega, depuis la base de Kourou en Guyane, a été effectué dans la nuit de mercredi à jeudi, avec succès. À son bord, 53 satellites de petite taille, dont celui d’Orbital Solutions Monaco.
Ce jeudi matin, son patron, Francesco Bongiovanni, était soulagé. « La fusée a été lancée à 3 h 51, heure de Monaco, avec succès. Le satellite s’est séparé du lanceur avec succès. Il est en orbite. Ce sont déjà deux excellentes nouvelles. »
Encore quelques heures de suspense
Dans la matinée, tout n’était pas complètement gagné pour autant. Francesco Bongiovanni attendait avec impatience de savoir si son «bébé» allait bien, si toutes ses constantes étaient au vert. « Le suspense est encore très important, explique le spécialiste. L’espace est un domaine extrêmement dangereux. Il y a des risques à chaque seconde. Nous devons attendre encore quelques heures pour savoir si le baby est en forme. » Pour faire simple, une orbite à 530 kilomètres de la Terre dure 90 minutes, le nanosatellite voyageant à une vitesse d’environ 28 000 km/h. À chaque passage au-dessus de la station au sol, de gros radars envoient des signaux au satellite monégasque et récupèrent des données en réponse. Tout l’enjeu est de savoir si le petit bijou de technologie est en bonne santé. « J’attends de savoir si tous les systèmes sont OK, si le voyage n’a pas trop secoué le satellite. Il faudra plusieurs orbites pour rassembler toutes ces données. »
Récolter des données climatiques
Hier soir, les premières analyses étaient positives. « Le satellite est bien en orbite à 530 kilomètres de la Terre, ses panneaux solaires ont été déployés, les liens sont en cours de test », explique Francesco Bongiovanni. Ces tests servent à vérifier que la communication passe bien dans les deux sens, du satellite à la station au sol, et inversement.
Un dernier test sera ensuite réalisé, destiné à s’assurer que l’instrument transporté par le satellite est en bon état de marche. Pour mémoire, cet appareil sert à récolter des données climatiques et atmosphériques à basse altitude, un satellite traditionnel se situant à quelque 35 000 km de la Terre.
Cette batterie de tests pourrait être réalisée dans les prochains jours, voire les prochaines heures. Dès lors, le satellite pourrait être mis en service, à 530 km au-dessus de Fontvieille, là où il a été conçu.