Robin Rivaton : « Un bon plan de relance mais pas de transformation »
À 33 ans à peine, l’essayiste Robin Rivaton a déjà beaucoup écrit sur l’adaptation de notre économie et de notre industrie. Fin 2014, son livre La France est prête avait d’ailleurs tapé dans l’oeil d’Alain Juppé, alors en route pour l’Élysée…
Il juge le plan de relance « ambitieux et bien proportionné », tout en regrettant une forme de frilosité.
« Ce plan est bien orienté vers les entreprises, qui en auront grandement besoin tant elles ont souffert de la crise, souligne-t-il. Son calibrage est à la hauteur des enjeux. La baisse de la TVA décidée par certains pays ne me semblait pas utile et je crois que le gouvernement a bien fait d’opter pour une baisse des impôts de production. »
Réduire plus les impôts
Son bémol ? « Je crois qu’on aurait pu aller plus loin encore. L’exécutif propose un exercice de relance qui n’est pas un exercice de transformation. Il aurait pu profiter de l’occasion pour effectuer notamment une remise à plat de notre appareil fiscal, afin que les mesures décidées puissent se pérenniser dans le temps. Là, je crains que quand les choses iront mieux, les prélèvements se remettent à croître plus vite que la richesse du pays. »
Lui aurait réduit davantage encore les impôts de production « qui frappent de manière disproportionnée les entreprises moyennes et les territoires périphériques. On aurait pu les réduire à hauteur de 35 milliards. Soutenir les filières industrielles, c’est très bien, mais personne n’a la vision de ce qu’elles seront demain. Dans ce monde où l’incertitude est très forte, l’État n’a pas les ressources humaines pour définir ces filières-là, je suis donc un peu sceptique sur le ciblage par filières ». Alors que l’État, pour sauver des entreprises incapables de rembourser leur dette, va devenir leur quasi-actionnaire, Robin Rivaton s’interroge enfin sur « la mise en oeuvre concrète » de ce schéma.