Tourisme : « La relance passe par un électrochoc »
Force est de le reconnaître, le Premier ministre n’a pas vraiment mis l’accent sur le tourisme dans son allocution. « Il est paradoxal d’annoncer un plan de relance de l’économie sans évoquer le premier secteur pourvoyeur de richesses en France, largement au-dessus des autres en termes de PIB », note ainsi David Lisnard, président du Comité régional du tourisme (CRT) Côte d’Azur. Pourtant, partout dans le pays, le tourisme a subi la crise de plein fouet. Or, s’inquiète le maire LR de Cannes, « la perfusion sociale [le chômage partiel, Ndlr] c’est bien, mais ce qu’il faut, c’est un électrochoc et le tourisme ne l’a pas eu. Certes, il y a des choses intéressantes dans ce plan de relance, mais il faudra prendre garde à la facture à la fin. »
Ce que David Lisnard appelle de ses voeux, c’est permettre la viabilité de l’activité. Dans sa ligne de mire, les règles bureaucratiques comme la jauge des 5 000 personnes – « N’estil pas plus dangereux de se retrouver à 500, sans contrôle, dans une salle des fêtes ? » –, ou encore le port du masque obligatoire partout, même là où il ne sert à rien. « Qu’on arrête avec ces mesures anxiogènes et inutiles. On peut relancer le tourisme sans prendre de risque sanitaire en effectuant des contrôles dans les aéroports et dans les gares et, pour le tourisme d’affaire, en donnant un cahier des charges aux organisateurs. »
Quant aux 18 milliards promis au printemps pour remettre le secteur sur pied, celui dont la ville a été parmi les plus rudement affectées avec un impact négatif de 600 M€ avoue n’en avoir pas vu la couleur... « Pour l’instant, il n’y a pas eu d’aide à l’investissement ni à l’accompagnement promotionnel de la destination France, ou autre. Je pense que ça a été orienté vers les dispositifs de droit commun adaptés à la profession touristique comme le chômage partiel. »
De quoi attiser un peu plus la hantise d’un hiver rigoureux pour tous les acteurs du secteur... Lisnard redoute même « une bombe à retardement sociale, notamment dans l’événementiel. »
Chiffre A.-M. :
150 000 emplois directs et indirects