BTP : « C’est bien mais pas suffisant »
Quelle est aujourd’hui la situation du BTP dans le 06 ? La présidente de la Fédération départementale, Laure Carladous, la résume en quelques points... « Une bonne partie des chantiers a repris mais on souffre de l’organisation de la mise en place des mesures sanitaires, sévères pour nos salariés en raison de la chaleur.
Cela contraint l’ensemble de la filière à faire attention parce qu’il ne faudrait pas que la Covid entraîne une baisse de vigilance par ailleurs. Sur le plan économique, ça reste compliqué car on a du mal dans le bâtiment à faire accepter le surcoût de la prévention à nos clients. Cela peut aussi entraîner des retards sur les chantiers parce que le temps passé à appliquer ces mesures ne peut pas être ajouté à la journée de travail. Heureusement, les pénalités ont été gelées pendant la période d’urgence sanitaire mais il peut y avoir des conséquences. On s’était dit que l’on pourrait compenser le temps qui n’a pas été travaillé par la prise de congés payés restreints. Cela n’a pas été possible. »
Les mesures annoncées hier ? « Déjà, ce qui est satisfaisant, c’est qu’on ne nous a pas oubliés, dit Laure Carladous. Et l’annonce importante concerne la rénovation énergétique. C’est bien, mais ça ne suffit pas : on n’a rien entendu sur le neuf, alors qu’on n’arrête pas de dire qu’il manque des logements. Et quid du gros oeuvre ? Parce que dans la rénovation, il n’y a pas beaucoup de béton. Dommage pour les entreprises qui vont devoir remplir leurs carnets de commandes. Et puis, il faut aussi que ces mesures soient d’application immédiate : il y a eu la Covid mais aussi le report des élections et les permis n’ont pas été instruits provocant un décalage des projets. De même, tant que le PLU métropolitain n’était pas sorti, des permis ont été décalés. Notre profession a donc besoin d’effets immédiats. » La présidente du BTP 06 le rappelle : « Pour l’instant, les entreprises sont sous perfusion mais quand il faudra rembourser tout ce qui n’a pas été payé je pense que ça va être compliqué. »
Chiffres A.-M. : 5 000 entreprises 23 000 salariés