: « Il faut que tout le monde s’y retrouve »
L’agriculture n’a pas été épargnée par la crise. Mais, ajuste Jean-Philippe Frère, premier vice-président de la Chambre d’agriculture, « elle a été inégalement touchée selon les secteurs d’activité. Dans la filière horticole par exemple, ça s’est stoppé net et la situation n’est pas revenue à la normale. Même chose pour les filières équine et viticole qui ont payé un lourd tribut. En revanche, le maraîchage et l’élevage ont mieux traversé la période. » Que pense-t-il du plan de relance du gouvernement ? « Ce que l’on attend de connaître, c’est la répartition qui est généralement ramenée à l’hectare. Et nous, ce que l’on voudrait c’est que ce soit à l’entreprise. On acte l’annonce, mais il faut que tout le monde s’y retrouve derrière. Après, sur le côté pratique, il faut une aide de trésorerie pour ceux qui sont dans l’orange, mais leurs difficultés peuvent aussi être soulagées dans les charges. Sur ce point, on n’a toujours pas de réponse. »
Et au-delà des aides financières, Jean-Philippe Frère en appelle à des décisions politiques fortes. « Le frein pour les jeunes qui veulent se lancer, c’est le coût. Dans la plaine du Var, on est à € le m² et jusqu’à € dans la partie basse. Les banques ne suivent pas. Dans le Var, juste à côté, on est à € l’hectare. Au lieu de donner une aide, mieux vaudrait mettre millions pour rouvrir les espaces. Là, on aurait une vraie relance agricole. C’est tout le système qui est à revoir, avec une garantie des prêts quand les banques les refusent. »
Des idées, il en a des brouettes l’agriculteur comme, par exemple, multiplier les points de vente collectifs qui ont même permis de soutenir les petits horticulteurs. « Il y a tout intérêt à ce que des aides soient orientées là-dessus. Ce serait une porte de sortie pour nous. Bref, c’est une vraie réflexion qui doit être menée pour ce département, qui, aujourd’hui, ne dispose même pas d’une journée d’autonomie. »
Chiffres A.-M . :
1 400 exploitations 3 500 emplois directs