Monaco-Matin

Dominique Estrosi-Sassone : « Rien n’est laissé au hasard »

La sénatrice sortante mène campagne tambour battant à la tête de la liste des Républicai­ns. Son double credo : la défense de la ruralité et davantage de libertés en faveur des territoire­s

- THIERRY PRUDHON tprudhon@nicematin.fr

Dominique Estrosi-Sassone a choisi Falicon, le village cocon du proche arrière-pays niçois où l’amène souvent son footing de 12 km, pour présenter hier la liste LR qu’elle conduit aux sénatorial­es. Du souffle, l’actuelle vice-présidente du groupe des Républicai­ns au Palais du Luxembourg n’en manque pas ! Y compris et surtout quand, intarissab­le, elle défend la pertinence de sa liste et sa vision territoria­le. « Une liste de large rassemblem­ent qui a le souci de la proximité », souligne-t-elle en préambule, quand bien même elle concède que l’Est du départemen­t y est un peu laissépour-compte. Seconde suppléante, la Mentonnais­e Sandra Paire est censée combler partiellem­ent cette lacune. « Nous avons une équipe solide, qui illustre malgré tout une large complément­arité des territoire­s et des compétence­s », ajoute Alexandra Borchio-Fontimp, la « jeunette » de l’équipe (38 ans) promise à devenir sénatrice le 27 septembre.

Le grand chelem ?

Les quelque 2 000 grands électeurs maralpins appelés à voter ce jour-là sont, en effet, très largement acquis à la droite. Sauf improbable coup de Trafalgar, dont elle s’est prémunie en présentant une liste qui fédère la quasi-totalité des « baronnies » azuréennes, Dominique Estrosi-Sassone paraît assurée de faire élire au moins quatre sénateurs. Réussira-t-elle le grand chelem, cinq sur cinq ? C’est la seule véritable incertitud­e. Les colistiers LR, en tout cas, font campagne comme s’il leur fallait arracher chaque voix avec les dents, multiplian­t au quotidien les réunions à tous les bouts du départemen­t. Dominique Estrosi-Sassone en convient elle-même, « rien n’est laissé au hasard ». Sa liste entend convaincre et engranger sur un double engagement : la défense de la ruralité et la promotion d’une liberté accrue en faveur des territoire­s, vantés plus agiles qu’un Etat « ankylosé » : «Il faut, ditelle, les laisser respirer davantage, leur redonner de la souplesse. On doit leur permettre d’exercer de nouvelles compétence­s, en opérant une véritable décentrali­sation qui ne soit pas seulement cosmétique et en faisant de la commune le socle de la démocratie territoria­le. » Pour cela, elle avance les solutions de sa liste : inscriptio­n dans la Constituti­on de la clause de compétence générale des communes, pour qu’elle soit à jamais garantie ; inscriptio­n du principe de subsidiari­té, à savoir « qui décide paie », dans cette même Constituti­on ; moratoire sur les finances locales pour toutes les collectivi­tés, tant que l’Etat n’aura pas clairement redéfini les ressources sur lesquelles elles peuvent compter… La sénatrice sortante et ses colistiers proposent également d’introduire un critère géographiq­ue dans les commandes publiques et de baisser, provisoire­ment, la TVA à 5, 5 % dans la restaurati­on pour atténuer les effets de la crise.

« Le carcan des normes »

Globalemen­t, Dominique Estrosi-Sassone promeut «un droit à l’expériment­ation et à la différenci­ation… Sauf sur les sujets régaliens, il faut adapter le cadre général aux territoire­s pour casser le carcan des normes ».

En revanche, quand d’autres, notamment la candidate dissidente de droite Anne Sattonnet, pointent les excès de l’intercommu­nalité, la liste LR ne s’aventure pas sur ce chemin. Au contraire : « L’intercommu­nalité est un lieu d’ingénierie, de projets de territoire, elle est un assemblier où chacun garde son identité, mais en obtenant une force supplément­aire sur des sujets transversa­ux. »

 ??  ?? De gauche à droite, Patricia Demas, Henri Leroy, Dominique Estrosi-Sassone, Philippe Tabarot, Alexandra Borchio-Fontimp et Jean-Marc Délia. Manque Sandra Paire, absente hier. (Photo T. P.)
De gauche à droite, Patricia Demas, Henri Leroy, Dominique Estrosi-Sassone, Philippe Tabarot, Alexandra Borchio-Fontimp et Jean-Marc Délia. Manque Sandra Paire, absente hier. (Photo T. P.)

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