Haro sur l’écologie « intégriste »
Dominique Estrosi-Sassone a suscité un émoi certain, le mois dernier, en s’opposant à l’interdiction de la chasse à la glu. Elle s’en est expliquée hier, non sans assumer fermement sa position. « Ce n’est pas la chasse à la glu en tant que telle que j’ai voulu défendre, mais nos traditions. L’écologie punitive parisienne, en frappant souvent les plus démunis, a créé la crise des ‘‘gilets jaunes’’. Nous sommes tous des écologistes, les maires les premiers. Mais je suis partisane d’une écologie intelligente et bienveillante, d’une écologie des territoires. » Et de développer, plus spécifiquement : « La ruralité est attachée à la chasse et il faut arrêter de faire passer les chasseurs pour des viandards, même si on en trouvera évidemment toujours quelques-uns dans le lot. Les chasseurs sont les premiers à entretenir nos massifs. Ma peur est que la chasse soit menacée demain par les écolos les plus intégristes, c’est pour cela que j’ai défendu la chasse à la glu. Elle n’est d’ailleurs plus pratiquée que par une poignée de personnes dans notre département, plutôt âgées, qui la mènent dans le respect des animaux. Elle finira par disparaître d’elle-même. Emmanuel Macron a cédé à la pression des écologistes, alors qu’il aurait pu attendre de s’en remettre à la décision de la Cour de justice européenne sur cette question, lui qui avait promis de ne pas porter atteinte aux chasses traditionnelles. Mais il a dû lâcher un peu de lest à sa ministre de l’Ecologie, après la réautorisation des néonicotinoïdes pour la culture de la betterave. » Ces insecticides préservent le légume de la jaunisse, mais ils génèrent en parallèle des risques pour les abeilles et les pollinisateurs.