Elle s’appelait Grace Kelly, sur France
Depuis le Palais de Monaco, et en présence du prince Albert, Stéphane Bern propose un documentaire inédit et exceptionnel sur France 3, ce soir à 21h05.
Elle était l’incarnation-même de son exquis prénom : allure altière et présence nimbée d’une aura singulière... De l’héroïne hitchcockienne devenue princesse de Monaco, on croyait déjà tout connaître. Pourtant, à travers des films de famille que le prince Albert a accepté de dévoiler, à l’occasion du quatre-vingt-dixième anniversaire de la naissance de sa mère, et que l’on découvre enfin dans ce documentaire différé jusqu’à aujourd’hui pour cause de crise sanitaire, c’est une autre Grace qui apparaît, loin de son image officielle. Une autre femme derrière l’icône : libre, sans façon, facétieuse, imprévisible et surtout très humaine. Qui était terrifiée, par exemple, à l’idée que le public découvre sa générosité à l’égard d’une famille plongée dans le malheur suite à un accident, de crainte d’être perçue comme une grande dame tombée dans le travers de la vantardise.
Véritable trésor d’archives familiales, Elle s’appelait Grace Kelly nous livre le contrechamp intime de cette personnalité aussi fascinante qu’attachante.
Pour percer son mystère, le réalisateur Serge de Sampigny a eu accès à quelque quarante heures de film privé, a cherché des témoignages auprès de ses proches amis, de ses neveux et nièces, qui ne s’étaient guère exprimés jusqu’à présent. Des images présentées par Stéphane Bern, interlocuteur privilégié des Grimaldi depuis trente ans, et commentées par le prince Albert lui-même : « Il m’a non seulement autorisé à tourner les différentes périodes du documentaire dans le palais princier, souligne le journaliste, mais il m’a en outre accordé une longue interview pour évoquer sa mère. C’était très émouvant. Que ce soit lors de cette séquence dans la chapelle, où il parle de sa disparition, ou celle dans le jardin, où il se remémore la vie au palais avec sa maman, le prince Albert s’est confié avec beaucoup de sincérité et de simplicité. En révélant, au fil de l’eau, des choses que je n’avais jamais entendues. »
Une enfant discrète et différente
Chose exceptionnelle pour l’époque, Jack Kelly, le père de Grace, possédait une caméra avec laquelle il passait beaucoup de temps à filmer les siens. Le clan Kelly. D’où le fait que l’on possède des images de la future princesse dès l’âge de trois ans. On la voit évoluer jusqu’à ses dix-huit printemps. Une petite fille discrète, différente, qui ne s’intéresse pas au sport, au grand dam de son père, médaillé d’or aux Jeux Olympiques et plus grand rameur de son temps, devenu ensuite un businessman. Les films amateurs reprennent en 1952. Devenue actrice de cinéma, Grace tourne Mogambo au Kenya avec Ava Gardner et Clark Gable. Armée de sa propre caméra, elle filme le campement, les acteurs, les lions...
Photos inédites de son voyage de noces
On l’aperçoit plus tard, flânant dans les venelles de Saint-Paul-deVence aux côtés de l’acteur JeanPierre Aumont, avec lequel elle eût une idylle. Son mariage avec le prince Rainier, en 1956, sera l’un des événements médiatiques de cette année-là. Ce documentaire montre les photos inédites de son voyage de noces.
On découvre également qu’en se mariant et en ayant renoncé à être actrice, Grace Kelly s’est rattrapée en n’ayant de cesse de se filmer (en particulier dans leur propriété de Rocagel) avec son mari, ses enfants, ainsi que ses amis d’Hollywood, pour conserver le souvenir de ses plus belles années. « On comprend mieux son parcours incroyable, à l’aune de ce documentaire, résume Stéphane Bern, celui d’une étoile qui a été au firmament et qui a façonné le destin de la Principauté.
Car elle a remis Monaco sur la carte du monde, elle lui a donné des armes pour exister dans le concert des Nations. Elle en a fait une capitale de la générosité, du glamour et de la culture. Elle a littéralement inventé le métier de princesse moderne. Ce que je trouve très beau, c’est que chacun des trois enfants incarne, chacun à sa manière, l’héritage de Grace Kelly, par leurs actions au quotidien, tout en étant d’une générosité qu’on soupçonne peu. Et que quatre-vingt-dix ans après sa naissance, la princesse soit toujours aussi présente dans le coeur des gens. Dans le fond, elle est éternelle. »