Le monde sous-marin dans l’objectif de Greg Lecoeur
Lauréat du concours « Underwater photography of the year », ce Niçois de 42 ans publie bientôt un livre sur l’Antarctique avec l’apnéiste Guillaume Néry. Avant de revenir à sa Méditerranée natale
Tortue verte, dauphin bleu et blanc ou de Risso, globicéphale, raie mobula, poisson-lune, rorqual ou cachalot. C’est d’abord pour prouver aux siens qu’il croisait bien ces créatures à seulement quelques milles nautiques au large du cap de Nice qu’il a commencé à les portraiturer. Avec un numérique enfermé dans un caisson étanche, fisheye monté en permanence. Proximité contre turbidité. Moins de distance avec le sujet, donc moins de substances en suspension risquant de faire écran. C’est le secret de ses photos : une limpidité qui nous immerge dans l’image comme si l’on avait des palmes aux pieds. La technique ne fait pas tout. Le premier talent de Greg Lecoeur, c’est de se laisser apprivoiser par les animaux auxquels il rend visite, sans les importuner, dans leur milieu naturel. Ils sont chez eux et il le sait. L’étude de leur comportement a longtemps pris le pas sur la prise de vues. Quitte à rentrer d’une plongée sans trophée. Ce qui donne d’autant plus de prix aux clichés les plus réussis, à bout touchant. Ces prix, ils pleuvent. National Geographic en 2016, meilleure photo sous-marine de l’année en 2020… Comprendre l’écosystème pour mieux le protéger, voilà désormais sa priorité. « L’heure n’est plus à la sensibilisation, mais à l’action », martèle le quadra qui s’attelle à un vaste projet sur la Méditerranée, après une ambitieuse expédition en Antarctique. C’était en 2019, avec un autre Niçois, le champion du monde d’apnée Guillaume Néry. Trois mois à la voile et dans une eau à -1°, neuf millimètres de néoprène sur la peau. Au coeur d’une banquise dont la fonte, sous l’effet du réchauffement, accélère encore la dérive climatique. Le livre est à paraître prochainement. Pour le requin-ange, qui a donné son surnom à la baie de Nice, ou pour les phoques qui coulaient naguère des jours paisibles du côté des îles de Lérins, il est trop tard. L’homme les a déjà éradiqués.