«Yvel»:dutourdepiste au Tour de France
Retrouvez, chaque semaine, la chronique de la Société d’Art et d’Histoire du Mentonnais
Barbetta était son sobriquet, « Yvel » son surnom. Pendant douze ans (1895-1907), Nicolas Yourassoff fit la une sportive de nos quotidiens régionaux.
Le fils de son père
Pendant de très nombreuses années, son père Nicolaï Ivanovitch Yourassoff (18331906) fut le très actif viceconsul de Russie à Menton. Artiste peintre, il jouissait d’une certaine notoriété auprès de la cour du Tsar pour ses paysages de la Pointe Pierre-Fourmi à Beaulieu. Il peignit aussi les paysages mentonnais et l’arrière-pays (lac vert de Fontanalbe). On lui doit l’édification puis la remise en état, suite au tremblement de terre de 1887, de la chapelle russe du cimetière du Vieux-Château où il repose. Son fils Nicolas, blond et athlétique coursier, débute sa carrière en 1895.
As du vélodrome du vallon des fleurs
En ces temps… d’un autre temps, les épreuves sur route sont rares : nos départementales ressemblent plus à des chemins muletiers qu’à des billards autoroutiers ! « Yvel » se tisse un beau palmarès au vélodrome du vallon des fleurs à Nice. En ce dimanche 12 septembre 1897, il bat le record de l’heure avec entraîneurs de l’anneau niçois. « Il prend la piste à 15 h. Ses entraîneurs sont réunis en tandems et triplettes. D’abord, une triplette crève puis une autre chute ; le coureur passe pardessus, repart seul, crève, change de machine. » 38,888 km, le record de De La Rocca est battu : un exploit en montagnes russes…
Le premier Tour de France de
« Yvel » figure parmi les inscrits de ce Tour mais est non partant, comme tant d’autres (Trousselier vainqueur en 1905, Mazan dit « Petit-Breton » vainqueur en 1907 et 08). « Barbetta » se distingue sur le premier Tour arrivant à Nice (1906), participant au guidon de sa « meule » Peugeot, à l’organisation de l’arrivée. De Puget-Théniers à Nice, il ouvre la route à René Pottier, vainqueur du jour et de ce même Tour. « Yvel » était un sportman accompli. Il disputa le Tour de France motos 1905 sur une Peugeot IV ; en 1906 et 1907, il s’imposa lors des courses motocyclistes, sur la promenade du midi, atteignant les 100 km/h. Il brilla également en aviron et au tir. Sa carrière sportive terminée, il devint négociant en automobiles. Il décéda à Nice en 1968. Mais un champion russe peut en cacher un autre…