Monaco-Matin

MORCEAUX DE VIE MORCEAUX CHOISIS

Formée à l’école catalane, la mosaïste crée de superbes pièces avec la céramique de Salernes

- KARINE MICHEL kmichel@nicematin.fr (PHOTOS ADELINE LEBEL) 1. Du nom d’une ville espagnole où l’on produit de la céramique.

Sous les arches en pierre, de larges baies vitrées laissent le regard se poser sur les nombreuses créations d’Yveline Gatau. La mosaïste s’est installée, place Gauthier, dans le coeur médiéval d’Aups. Une boutique-atelier baptisée « Le mille morceaux », où se révèlent des pièces de céramiques entremêlée­s, puzzles de moments de vie à partager. « C’est dommage, nombre de ses créations les plus significat­ives sont parties ces derniers jours », s’excuse presque sa meilleure amie Véro, venue lui prêter main-forte en cette journée d’été. Pas grave. Les pièces encore sous nos yeux témoignent du talent de la mosaïste, formée à l’école catalane.

Une reconversi­on

La céramique ce n’était pas le premier métier de cette artiste dans l’âme, passionnée par la peinture. « J’étais styliste et commercial­e dans une entreprise toulonnais­e de prêt-à-porter balnéaire… »

La guerre du golfe au début des années quatre-vingt-dix impacte le développem­ent de l’entreprise, qui décide de délocalise­r et de réduire ses coûts. Yveline saisit l’opportunit­é de changer de vie, de prendre son destin (et son métier) en main. « Je voulais tout maîtriser,deAàZ»

, dit-elle avec le recul. Elle sourit : « La céramique a le vent en poupe à l’époque »,

se souvient-elle. Elle demande une formation à pôle emploi et se retrouve du côté de Perpignan, à Saint-Féliu-d’Avall précisémen­t. « Chez un couple, M. et Mme Secall,

des fous de Gaudi, ce sont eux qui m’ont tout appris. »

De retour à La Garde, elle commence à produire quelques pièces, se vend dans un magasin d’antiquité par exemple… Trouve son public. Et décide de quitter la côte toulonnais­e au profit de l’arrière-pays.

Aups ? Un vrai coup de foudre, à 48 ans – elle vient d’ailleurs de fêter son anniversai­re ! – autant profession­nel que personnel puisque c’est ici qu’elle rencontrer­a son mari, l’artiste peintre Gilbert Pastor (aujourd’hui décédé). Elle s’y installe donc en 1994, suit quelques années plus tard sa boutique-atelier, place Louis-Gauthier. Elle trouve son inspiratio­n dans ce qui l’entoure, dans les toiles de Kandinsky, Delaunay, Kupka. À Perpignan, elle travaillai­t la Bisbal(1), ici c’est Salernes et ses artisans qui lui donnent la lumière des couleurs : Pierre Boutal et Alain Vagh en particulie­r. « Entre les deux, je trouve toujours à réaliser des camaïeux intéressan­ts… »

Qu’elle décline alors à travers le dessin sur le bois, se laissant guider par le trait de crayon. « L’emplacemen­t des couleurs

n’est jamais calculé à l’avance, je les amène petit à petit. »

Les gens disent qu’elle a un vrai sens des couleurs d’ailleurs… Elle sourit, modeste. Pour elle, c’est juste une poésie dont elle écrit les vers, un à un. Le savoir-faire de l’artiste.

« L’emplacemen­t des couleurs n’est jamais calculé à l’avance. »

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