Monaco-Matin

EMMANUEL ET MAYUMI À NICE : « UNE DESCENTE AUX ENFERS »

- F. L.

Ce devait être un nouveau départ. Emmanuel,  ans, ingénieur en informatiq­ue médicale, a rencontré son épouse japonaise à Nice : «On travaillai­t tous les deux, on voulait avoir très vite des enfants, nous avons donc acheté un trois-pièces à Nice ouest. »

C’était en , le couple occupait déjà l’immeuble et, provisoire­ment, a voulu louer son bien acquis à la faveur d’un emprunt sur vingt-deux ans.

« Nous avons expliqué à la famille qui souhaitait louer notre appartemen­t que nous le récupéreri­ons au bout d’un an. Nous avons tout fait nous-mêmes, sans agence, mais avec un bail en bonne et due forme, c’était un meublé. Ayant connu moi-même des difficulté­s pour avoir un logement quand j’étais plus jeune, je n’ai pas demandé de bulletins de salaire, ce qui est probableme­nt une erreur. »

Au bout d’un an, la famille a sollicité un délai pour quitter le trois-pièces. Deux mois plus tard, malgré de « bonnes relations », rien de nouveau. Et en janvier , plus de paiement, alors que le loyer était fixé à   euros, soit le montant du remboursem­ent.

« Ma femme a commencé par prendre des anxiolytiq­ues. Les choses ont traîné, nous avons saisi la justice, un jugement d’octobre  a donné à cette famille deux mois pour partir. En février , ces gens ont été condamnés à payer. Avec une saisie sur salaire, mais à l’arrivée, au bout de six mois, on ne leur avait retenu que  euros. »

Demande d’expulsion

L’enchaîneme­nt. Chômage, dépression. Le couple n’a pas eu d’autre choix que de se faire héberger par les parents d’Emmanuel, à Toulouse. Une descente aux enfers : « Nous avons emprunté de l’argent autour de nous pour payer le crédit et les charges,  euros par trimestre. Nous sommes au bord de l’interdicti­on bancaire. »

Quelle issue ? « La situation aujourd’hui, c’est que les impayés s’élèvent à   euros environ. Et que notre rêve s’est transformé en cauchemar. » Exit les projets d’enfants, les locataires défaillant­s sont toujours dans les lieux après avoir refusé, croit savoir Emmanuel, un appartemen­t HLM.

Depuis, le couple a mis le bien dans les mains d’une agence immobilièr­e. Ce qui ne résout pas le problème. « Je ne comprends pas, je ne sais plus, je n’ai plus d’espoir. Puisque le jugement est en notre faveur, puisque la décision d’expulsion n’est pas appliquée, puisque ces personnes sont à l’abri jusqu’au printemps, je considère que les droits des propriétai­res sont bafoués. »

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(DR) Sur le bord de la route alors que ce couple avait tout prévu pour construire son avenir.

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