Monaco-Matin

Randos étudiantes en montagne : l’appel à la prudence des secouriste­s azuréens

- CHRISTOPHE CIRONE ccirone@nicematin.fr

Rencontrer d’autres étudiants via les réseaux sociaux, et répondre ensemble à l’appel de la montagne : la démarche peut sembler sympathiqu­e. Mais, mal préparée, elle peut virer à la galère. Les gendarmes azuréens en ont fait le constat. Le capitaine Corentin Hassmann, commandant du PGHM 06 (peloton de gendarmeri­e de haute-montagne), lance une mise en garde aux jeunes randonneur­s inexpérime­ntés, après deux interventi­ons similaires survenues cet été. Pour éviter que le scénario ne se répète. Le 5 septembre, les gendarmes ont été mobilisés, à la nuit tombée, pour des recherches dans la Vésubie. Plusieurs membres d’un groupe de seize personnes, attendus au refuge de la Cougourde, manquaient à l’appel. Un étudiant s’était blessé à la cheville. Le groupe s’est scindé en deux. Les gendarmes ont finalement retrouvé le reste du groupe sain et sauf, avec l’aide du gardien.

« Ils n’ont ni les codes ni l’expérience »

Ils avaient déjà connu pareil scénario le 25 août, dans la Haute Tinée. Là encore, une quinzaine d’étudiants devait dormir au refuge de Rabuons. Tous ne sont pas arrivés à destinatio­n dans les temps. En milieu de soirée, le PGHM a été mobilisé pour ramener les absents en lieu sûr. Ces deux interventi­ons traduisent une tendance remarquée cet été. « Des étudiants niçois, souvent de nationalit­é étrangère, se regroupent via les réseaux sociaux pour faire des sorties en montagne », constate le capitaine Hassmann. Problème : « Ils n’ont ni les codes, ni les habitudes, ni l’expérience de la montagne. Du coup, nous avons rencontré des groupes qui éclatent, qui n’ont pas de cohésion, où les plus forts ne se mettent pas au niveau des plus faibles. » S’en remettant à des applicatio­ns numériques, « ils n’utilisent pas les bons outils de cartograph­ie, ne prennent en compte ni le dénivelé, ni les distances, ni la difficulté du terrain ».

Ce phénomène est vraisembla­blement dopé par la crise sanitaire : limités dans leurs sorties et leurs voyages, y compris pour regagner leur pays natal, ces étudiants ressentant le besoin légitime de s’évader vers les sommets. Sans conséquenc­e fâcheuse à ce jour. « Mais on ne voudrait pas que cela se reproduise régulièrem­ent. C’est chronophag­e pour les services de recherche et pour les gardiens de refuge », prévient le capitaine Hassmann. D’où sa mise en garde.

Ses conseils de profession­nel ? « Il faut que ces jeunes apprennent les codes de la montagne. Les plus forts se mettent au niveau des plus faibles, on ne scinde pas un groupe, on se renseigne avant sur les conditions météo, sur le terrain, et surtout le côté humain ». Ces jeunes randonneur­s n’ont pas forcément les contacts de leurs compagnons d’échappée. Ou sont trahis par le manque de réseau en altitude. La meilleure solution : « Se renseigner auprès de profession­nels de la montagne, voire faire appel à eux ».

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(Photo d’illustrati­on PGHM ) Le PGHM  a été mobilisé pour retrouver des étudiants mal embarqués dans le haut pays.

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