Monaco-Matin

Accès à Monaco : les taxis mettent la pression aussi

Le président du syndicat des taxis niçois va plaider en préfecture, ce mardi, le droit à charger des clients en Principaut­é. Sinon, ils menacent de bloquer leurs homologues, à l’instar des VTC

- CHRISTOPHE CIRONE ccirone@nicematin.fr

Une guerre, deux fronts distincts. Ce mardi, les taxis et VTC azuréens vont mener deux bras de fer séparés. L’enjeu : l’accès aux routes monégasque­s. Les taxis sont attendus à la préfecture des Alpes-Maritimes. Les VTC envoient une délégation en Principaut­é. Si les discussion­s achoppent, du rififi est à prévoir autour de l’aéroport Nice-Côte d’Azur, au coeur de cette guerre des nerfs. Explicatio­ns en cinq actes.

Privés de macaron

Fabrice Cavallera a rendez-vous en préfecture « pour faire part de notre mécontente­ment face à l’exclusion des taxis français du territoire monégasque ». Le président du syndicat des taxis niçois ne décolère pas. « Depuis janvier, on a l’interdicti­on d’acheter le macaron annuel pour pouvoir récupérer nos clients à Monaco. Les taxis monégasque­s, eux, viennent charger leurs clients en ville et à l’aéroport en toute impunité ! Ils ont voulu se protéger, disant que certains taxis français abusaient de la vignette… Mais c’est faux ! »

Exigence de réciprocit­é

Fabrice Cavallera l’assure : il privilégie le dialogue avec les autorités françaises et monégasque­s. Mais, ne voyant rien venir, il a décidé de monter au front. D’autant que les taxis souffrent de la dégringola­de de leur chiffre d’affaires, dans le contexte de crise sanitaire (1).

Le souhait des taxis niçois ? «Une réciprocit­é. Ce n’est pas possible que les taxis monégasque­s continuent à exclure le taxi français et charger sous notre nez. Pourquoi ne pas instaurer un numerus clausus (on avait 35 macarons français) ? S’il y a des contrevena­nts, il suffit de les interdire. S’il faut en passer par un blocage comme les VTC, je devrais malheureus­ement en arriver là. »

Blocages à l’aéroport

Une fois n’est pas coutume, taxis et VTC pourraient se retrouver dans les grandes lignes d’un combat. Or, les véhicules de tourisme avec chauffeur sont déjà passés à l’action. Du 9 au 11 septembre, ils ont bloqué l’accès à l’aéroport aux taxis et grandes remises monégasque­s, dans un climat tendu (2). Ils ont déposé un préavis pour reprendre leur mouvement jeudi, si leurs demandes ne sont pas satisfaite­s.

Traitement­s différents

Si les raisons de la colère se rejoignent, les situations diffèrent entre taxis et VTC. Ces derniers peuvent, eux, acheter la fameuse vignette qui ouvre les portes de la Principaut­é. Crise de la Covid oblige, son coût a été ramené à 750 euros, 600 à partir du troisième VTC (contre 1 200 et 900 euros en 2019). Mais c’est bien l’existence même d’une taxe qui les chiffonne. D’autant que le délai de prise en charge (8 heures) imparti aux visiteurs pourrait être remis en question. « La multiplica­tion des contrôles et l’attitude des taxis monégasque­s font que les Français en ont plus que marre », fulmine Jean-Noël Aimasso, vice-président du Comité Côte d’Azur VTC.

Les voies du dialogue

« Le gouverneme­nt princier favorisera toujours le dialogue et la concertati­on dans un esprit constructi­f » ,assurait-on côté monégasque, dans nos colonnes. Loin d’une concurrenc­e déloyale, la Principaut­é évoque « le rétablisse­ment d’un équilibre » entre des milliers de profession­nels français et une centaine de chauffeurs monégasque­s. Chacun espère que les voies du dialogue l’emporteron­t. (1) Lire notre reportage paru hier.

(2) Voir nos éditions des 11, 12 et 14 septembre.

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Les taxis niçois à l’aéroport Nice-Côte d’Azur, la semaine dernière, autour de leur président Fabrice Cavallera. (Photo Frantz Bouton)

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