Monaco-Matin

Le territoire défendu à la grand-messe transfront­alière

- A.R.

Àl’invitation du Départemen­t du Haut-Rhin, le réseau de la Mission opérationn­elle transfront­alière (MOT) s’est réuni à Colmar les 8 et 9 septembre dans le cadre de sa 23e assemblée générale. À ce rendez-vous – où étaient présents, physiqueme­nt ou à distance, des acteurs de l’ensemble des frontières françaises – le territoire était représenté par la conseillèr­e régionale Laurence BoettiFore­stier, très attachée à ces questions de coopératio­n entre pays voisins. L’élue a été invitée à témoigner sur l’expérience vécue par les Maralpins (et plus précisémen­t les habitants de la vallée de la Roya) durant la période de confinemen­t.

« Fermeture brutale de leur frontière »

« J’ai proposé la mise en place d’une plateforme collaborat­ive décrite dans le rapport Diter (diplomatie territoria­le) pour une meilleure coordinati­on, pour faciliter l’informatio­n dédiée à la gestion des crises », a-t-elle commenté sur les réseaux sociaux. Expliquant vouloir s’inspirer du modèle francoalle­mand ; du traité d’Aixla-Chapelle ainsi que de la Collectivi­té européenne d’Alsace à venir.

De son interventi­on, les organisate­urs de l’assemblée générale ont également retenu que contrairem­ent à celle entre la France et l’Allemagne, « la frontière franco-italienne n’est pas dotée de structure de gouvernanc­e. C’est pourquoi, la Région réfléchit, avec le soutien de la MOT, à la mise en place d’une gouvernanc­e transfront­alière, et d’un secrétaria­t transfront­alier de gestion de crise ». Durant ces deux journées, les différents acteurs du transfront­alier ont pu échanger leurs expérience­s lors de groupes de travail et d’une conférence « Coopératio­n transfront­alière : impacts du Covid-19 ». « Ayant vécu une crise sanitaire sans précédent, accompagné­e d’une fermeture souvent brutale de leur frontière, ils ont tous mis en avant le choc subi et l’urgence d’organiser une meilleure coordinati­on entre les acteurs sur les questions transfront­alières» , résume-t-on par voie de communiqué. De son côté, la vice-présidente de la MOT Anne Sander, également députée européenne a fait savoir que « le bilan Covid est lourd en Europe, les régions frontalièr­es ont beaucoup souffert et le premier réflexe des États a été de fermer leurs frontières. Les réponses européenne­s – notamment en matière de financemen­t – ont été importante­s mais peu relayées par les médias. Nous travaillon­s avec la MOT pour tirer le bilan des difficulté­s rencontrée­s dans les espaces frontalier­s, engager des actions pour les soutenir et créer un mécanisme plus intelligen­t pour coordonner les frontières ».

Quant au nouveau président de la MOT, le maire d’Annemasse (Haute-Savoie), Christian Dupessey, il a souligné que la crise a « renforcé le sentiment d’appartenan­ce des citoyens à leur territoire transfront­alier ». « Aujourd’hui, notre besoin sur les territoire­s est de pouvoir passer plus facilement à l’échelon national et européen pour résoudre les obstacles que nous rencontron­s. C’est l’utilité de la MOT, le sens de notre travail et de ‘l’Alliance européenne pour les citoyens transfront­aliers’ que nous proposons. »

 ?? (DR) ?? L’élue Laurence Boetti-Forestier lors de son interventi­on à Colmar.
(DR) L’élue Laurence Boetti-Forestier lors de son interventi­on à Colmar.

Newspapers in French

Newspapers from Monaco