Jean Castex met la pression sur les entreprises afin de sauver l’emploi
« Il faut y aller » : le Premier ministre Jean Castex a exhorté, hier, les entreprises à signer « massivement » des accords de réduction de l’activité afin de préserver l’emploi, objectif « premier » du plan de relance, à l’occasion d’une visite d’usine chez Bic en Seineet-Marne.
Alors que le gouvernement est critiqué pour l’absence de conditions de ce plan doté de 100 milliards d’euros, Jean Castex a durci le ton hier. Si l’Etat a consenti « un effort historique inédit » en affectant 35 milliards d’euros au « réarmement industriel » de la France, « tout cela ne fonctionnera qu’à une seule et unique condition : votre totale mobilisation », a lancé le Premier ministre à l’adresse des entreprises.
Il les a invitées à « conclure massivement et très vite, d’ici au 1er novembre, des accords d’activité partielle de longue durée » afin d’empêcher une explosion du chômage, qui devrait atteindre 9,5 % de la population active à la fin de l’année. Au total, 715 000 emplois devraient avoir été détruits à l’issue du premier semestre, au cours duquel un confinement strict de deux mois a été imposé pour enrayer la propagation de la Covid-19.
Se former pendant le chômage Sous réserve d’un accord d’entreprise ou de branche, ce nouveau dispositif d’activité partielle permet de réduire le temps de travail d’au maximum 40 % pendant une période de 6 à 24 mois, le salaire étant garanti à hauteur de 93 % du salaire net.
« Ces accords permettent d’organiser la formation de vos équipes pendant les périodes de chômage » alors « il faut y aller [...] il faut s’engager, il faut négocier », a ajouté le Premier ministre, qui était accompagné notamment de la ministre du Travail Elisabeth Borne et du ministre de l’Economie Bruno Le Maire.
«LaCovidabondos»
À l’issue d’un comité exécutif du Conseil national de l’Industrie (CNI), qui s’est tenu dans les locaux de Bic, Philippe Martinez, le secrétaire général de la CGT, a une nouvelle fois critiqué l’absence de « conditionnalité » des aides aux entreprises.
Le leader syndical a également ironisé sur ces « plans de restructuration où la Covid a bon dos », citant l’exemple d’Auchan, qui a annoncé récemment la suppression d’un millier de postes supplémentaire, notamment dans le service après-vente. « Là aussi le gouvernement doit taper du poing sur la table », a souhaité Philippe Martinez.