Monaco-Matin

David Hallyday « Faire une remise à zéro »

Le chanteur était à Monaco hier, comme parrain d’une exposition de guitares. L’occasion de parler musique, alors qu’il vient de dévoiler le premier titre d’un album qui sortira le 27 novembre.

- PROPOS RECUEILLIS PAR AMÉLIE MAURETTE amaurette@nicematin.fr

Son dernier album, J’ai quelque chose à vous dire, c’était il y a deux ans, et il n’avait pas prévu d’en ressortir un si vite. Mais avec le confinemen­t, David Hallyday a laissé l’inspiratio­n venir à lui et remonter à la surface des questionne­ments. Presque tout seul, il a composé Imagine un monde, un quatorzièm­e album qui sortira le 27 novembre et dont le premier extrait, Ensemble et maintenant, vient de sortir. En attendant la suite, le fils de Johnny et Sylvie fait ce qu’il aime, notamment mettre en avant le travail des autres… De passage à Monaco, hier, David Hallyday est venu parrainer une belle exposition de guitares de légende fabriquées par l’Italien Wandrè, montée par son agent Maurice Suissa, également grand collection­neur d’instrument­s. On en a profité.

Vous êtes parrain d’une exposition de guitares d’exception. Pourquoi vous ?

Faudrait demander à Maurice ! (rires) Parce qu’on fait un peu le même métier. Parce que c’est un mélange entre la culture, la sculpture, la musique. C’est formidable ce que faisait Wandrè, c’était un sculpteur… Dylan, Hendrix, tous les guitar heroes ont joué sur des Wandrè ! Il y a une histoire derrière chaque instrument. Par exemple, des manches étaient faits à l’époque avec du métal récupéré sur des avions américains de la Seconde Guerre mondiale…

Vous êtes là aussi parce que Monaco, c’est un peu chez vous ?

Forcément, par alliance. Mon fils est monégasque, ma femme aussi [il est marié depuis  avec Alexandra Pastor, ndlr]. Mais moi je suis citoyen du monde ! Je suis surtout à Paris mais j’aime beaucoup venir, de temps en temps. Là, c’était une belle occasion. Je trouve ça bien de ramener ce genre d’expo, qu’on n’a pas l’habitude de voir, avec une vraie histoire derrière. J’avais très envie de venir parce qu’on a besoin de ça en ce moment, de culture, de divertisse­ment, de positif.

Vous venez de sortir un single, un album va suivre, composé pendant le confinemen­t…

Oui. En fait, j’avais composé deux titres en fin d’année dernière. Je n’avais pas eu le temps d’avancer sur un futur album et puis est arrivé le confinemen­t et j’en ai profité. C’était particulie­r parce que, d’habitude, je bosse avec une équipe, la musique c’est quelque chose qu’on célèbre à plusieurs… Là, j’étais seul dans ma chambre, comme à l’époque de mon adolescenc­e ! J’ai tout viré pour mettre mon petit studio, le minimum syndical, mais ça a fonctionné. Il en est ressorti des choses intéressan­tes. C’est un album basé sur un ressenti, que j’ai depuis quelques années et sur lequel le confinemen­t a enfoncé le clou : ce qu’on pourrait devenir si on était moins divisés.

À l’image du premier extrait, Ensemble et maintenant ?

C’est ça. C’est un titre humaniste qui parle de comment on pourrait faire pour mieux vivre ensemble. Croire profondéme­nt en l’être humain, qu’il est capable d’aimer, de faire attention aux autres, à son environnem­ent. Ça parle d’être moins individual­iste. C’est ce vers quoi j’aimerais nous voir aller. Ce n’est pas que sur l’après-Covid, j’ai horreur de ce terme d’ailleurs, c’est surtout sur l’humain. Je crois que c’est le moment de faire une remise à zéro et d’avoir des discours qui ne divisent pas.

Ça a un écho particulie­r pour vous, qui avez été au coeur de tant de polémiques…

Ah, pas par ma faute, moi je ne fais pas de polémiques. (rires)

Mais c’est une manière de dire : “Parlons d’autre chose” ?

Disons que je n’ai jamais eu l’impression de ne pas faire partie du peuple, je suis un citoyen comme vous. Il y a des gens qui souffrent, il y a des trucs dont il faut parler, et parler d’une façon dont on peut voir la lumière au bout du tunnel, sinon ça ne sert à rien de prendre l’art comme vecteur.

La succession, les histoires, vous en avez assez qu’on vous en parle ?

Quand je parle dans mon album de rassembler et de ne pas diviser… Oui, je me demande pourquoi on s’efforce toujours de parler de quelque chose qui n’existe plus. Pour quoi faire ? De l’audimat ? Les gens, ça les saoule, ils en ont ras-le-bol, ils ont leur vie… C’est fini, next !

Vous comprenez que ça puisse intéresser ou ça vous dépasse ?

Je pouvais comprendre au début, puisque mon père était un des meilleurs artistes. Forcément que les gens veulent savoir… Mais à un moment donné, quand les choses sont terminées, c’est terminé.

Il est à tout le monde, Johnny ?

Je ne sais pas, moi je suis son fils… Qu’est-ce que vous en pensez, vous ? Il a rendu tellement de gens heureux que oui, quelque part, il appartient à tout le monde.

Avez-vous des projets autour de son oeuvre ?

Je ne sais pas. Pour l’instant, je me consacre à mes trucs et ça fait déjà beaucoup de choses à gérer !

Vous devriez partir en tournée ?

Il y a encore beaucoup de reports pour  et malheureus­ement j’en fais partie. Ça met des équipes en difficulté, j’ai pas mal d’intermitte­nts du spectacle avec lesquels je bosse pour qui c’est difficile… C’est catastroph­ique, ce qui nous arrive à tous. Mais bon, on va s’adapter. J’ai huit dates au mois de novembre [dont le  au Silo, à Marseille, report d’un concert de mars, ndlr]. On va voir.

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Je me demande pourquoi on s’efforce toujours de parler de quelque chose qui n’existe plus”

Et votre autre passion, le sport automobile, vous n’avez pas repris ?

J’ai deux ans et demi de tournée derrière donc je n’ai pas pu faire de compétitio­n. Quelque part, je me dis tant mieux : ça veut dire que le reste marche bien !

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