Monaco-Matin

«M on devoir est d’aller jusqu’à Paris »

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Thibaut Pinot, qui «galère pas mal » après sa chute dès la 1re étape, entend finir le Tour. « Tant que je peux continuer je le ferai », a déclaré le FrancComto­is de l’équipe Groupama-FDJ, hier, lors de la seconde journée de repos.

Où en êtes-vous physiqueme­nt et moralement ?

Le moral, ça va, j’ai connu mieux, j’ai connu pire, je fais avec. Je suis toujours dans l’optique d’une améliorati­on même s’il y a très peu d’évolution en ce qui concerne le dos. J’ai une autonomie de trente minutes d’effort au max, où je peux tenir les meilleurs, après je suis vite limité. Je ne peux pas développer ce que je veux et je galère pas mal.

Envisagez-vous l’abandon ?

A la base, le Tour de France est une aventure. J’étais le leader de l’équipe, je n’ai pas envie de laisser tomber les copains, l’équipe entière. Mon devoir est d’aller jusqu’à Paris. A part un miracle, il y a très peu de chances que je pèse sur la course. Mais le Tour est la seule course qu’on n’a pas le droit d’abandonner. Tant que je peux continuer, je le ferai.

Est-ce aussi pour échapper aux critiques ?

C’est par fierté que je n’ai pas envie d’abandonner, de laisser tomber l’équipe. Il y a des jours où je suis l’un des plus mauvais du peloton. J’étais prévu pour être devant et je bataille pour faire partie du gruppetto.

Mais il n’y a pas d’autre solution.

Passez-vous beaucoup de temps aux soins ?

Avec mon kiné et mon ostéo on en est à peu près à trois heures par jour sur le Tour. J’ai très peu de temps libre à être tranquille dans ma chambre, ça pèse. Mais, sans eux, je n’aurais pas continué le Tour. Ce sont eux qui me maintienne­nt. Je ne m’attendais pas à ça. La première étape a été horrible à vivre et à partir de là, cela a été la galère. J’ai rarement eu des sensations aussi mauvaises, je force deux fois plus que je devrais. J’ai l’impression de faire deux étapes chaque jour.

Comment réagit l’équipe ?

Le groupe reste soudé, l’ambiance est bonne. On a vraiment pris un coup sur la re étape et c’est dur de se refaire sur un Tour de France. On ne peut pas se reposer pour soigner les blessures. Ce n’est pas facile de passer d’un objectif à l’autre. On était formaté pour le classement général. Mais les mecs sont motivés. J’espère qu’en troisième semaine, on va aller chercher un bon résultat.

Auriez-vous pu lutter avec les premiers si vous aviez été en pleine possession de vos moyens ?

Je ne sais pas trop. A mon niveau, je suis capable de jouer avec des coureurs comme Uran, Porte, Landa. Je suis largement capable d’être avec eux. Roglic et Pogacar sont plus forts, ça se peut. Avec ma condition, c’est sûr, j’aurais pu jouer le podium.

Vous avez déclaré dans les Pyrénées que ce Tour était « un tournant » dans votre carrière ?

J’ai réagi peut-être à chaud. Je ne pense pas que ce soit le moment voulu pour en parler. Il y aura une réflexion à faire pour l’orientatio­n à donner pour les prochains grands tours, on verra cet hiver.

‘‘ J’ai une autonomie de  minutes d’effort au maximum, après je suis limité ”

‘‘ J’étais prévu pour être devant et je bataille pour être dans le gruppetto... ”

‘‘Je suis capable de jouer avec des gars comme Uran, Porte, Landa. Roglic et Pogacar sont plus forts, ça se peut ”

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